Wi-Fi: Tamlin Schibler Ulmann et Pierre Dubochet relancent les autorités - Pierre Dubochet

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«Les technologies filaires sont la seule option pour garantir un enseignement numérique sûr»

Éducation numérique | Sans nouvelle du Canton autre qu’un accusé de réception, après leur courrier envoyé en février dernier pour s’inquiéter des effets des rayonnements non ionisants sur les élèves à l’école, l’Yverdonnoise Tamlin Schibler Ulmann et le Neuchâtelois Pierre Dubochet se sont fendus d’une nouvelle lettre, au début de ce mois. Étayant leurs propos de données et indices. Avec, cette fois-ci, une réponse à la clé.

publié avec l'autorisation de la rédaction
17 juin 2021
«Les technologies filaires sont la seule option pour garantir un enseignement numérique sûr»
Cet article fait suite à une publication de La Région du 16 février.
«L’influence négative des ondes radio sur les fonctions cognitives, incluant un déficit de concentration et une réduction de la qualité de la mémoire, est observée depuis les années 1950. Et un faisceau convergent et croissant d’indices scientifiques, médicaux et empiriques permet d’affirmer que l’exposition chronique des écoliers au rayonnement Wi-Fi entraîne des désavantages significatifs.»
Partant de ce principe, la frondeuse yverdonnoise Tamlin Schibler Ulmann –qui se bat aussi contre la 5G– et l’ingénieur radio neuchâtelois, spécialiste en toxicologie des rayonnements non ionisants, Pierre Dubochet, ont adressé, le 1 er juin, un nouveau courrier à la conseillère d’Etat Cesla Amarelle, cheffe du Département de la formation de la jeunesse et de la culture.
Mais aussi à Giancarlo Valceschini, patron de la Direction générale de l’enseignement obligatoire, et au syndic d’Yverdon-les-Bains, Jean-Daniel Carrard. Les deux coauteurs, qui agissent en leur nom personnel, mais avec le soutien d’autres personnes qui, comme eux, se mobilisent par rapport à la problématique des ondes en Suisse, évoquent entre autres désavantages, dans cette nouvelle lettre, une diminution des performances scolaires.
«Il est prévisible qu’une part des élèves exposés au Wi-Fi aient des difficultés à se concentrer et assimilent moins bien, sans parler des risques sanitaires potentiellement graves qu’engendre une telle exposition», estiment-ils.
Et d’insister en interprétant, selon leurs intuitions et points de vue, les répercussions éventuelles sur l’avenir des jeunes à l’école: «Un élève perturbé par le Wi-Fi en classe n’est ni moins intelligent, ni moins capable, ni moins motivé qu’un autre.
Mais nous estimons qu’en haut lieu, des décideurs l’auront privé de sa capacité de donner le meilleur de lui-même durant son cursus scolaire, alors qu’il aurait suffi d’un câble pour éviter ces désagréments majeurs. Résultats: l’élève perturbé par le Wi-Fi disposera de moindres possibilités de suivre des études supérieures. Il sera pénalisé économiquement sa vie durant, car les capacités à obtenir un revenu sont proportionnelles au niveau d’études atteint.»
Aux yeux de Tamlin Schibler Ulmann et Pierre Dubochet, qui apportent nombre d’éléments techniques et médicaux dans ce second courrier long de six pages, il est donc impératif que les élèves disposent de conditions sécurisées pour apprendre.
«A un moment donné de leur cursus, ils devront fournir le meilleur d’eux-mêmes pour maintenir la qualité de vie et l’économie suisse parmi les plus élevées du globe. Et dans cette optique-ci, les technologies filaires sont la seule option pour garantir un enseignement numérique sûr, responsable et durable», concluent les deux cosignataires dans une version édulcorée de leur missive au Canton.
              Yverdon: «du ressort du Canton»
              Egalement concernée par les deux courriers envoyés par le tandem, la Ville d’Yverdon a répondu officiellement au premier en précisant «que la décision de la Commune d’Yverdon-les-Bains d’entreprendre le déploiement de réseaux Wi-Fi dans les bâtiments scolaires a été prise afin de répondre aux directives reçues de l’Etat».
              Mais aussi «que la Municipalité a à cœur de pouvoir fournir aux élèves yverdonnois un cadre moderne et sûr, tout en soutenant les efforts réalisés par le Canton dans le déploiement de l’éducation numérique».
              Et de préciser que «les bornes Wi-Fi sont fournies par le Canton, les communes ne s’occupant que de la pose du câblage». Si l’inquiétude des auteurs du courrier est comprise par les autorités locales, il est bien précisé de nouveau en conclusion que «les choix opérés en termes d’équipement scolaire relèvent clairement de politiques cantonales», et les dangers pointés du doigt «de politiques fédérales et cantonales de santé publique».
                          Et la réponse fut... «Nous accordons la plus grande attention à la santé des enfants»
                          Promise avant midi, arrivée sur le fil en toute fin d’après-midi hier, une réponse du Canton est enfin venue récompenser la patience des auteurs des courriers. Signée de Giancarlo Valceschini, directeur général de l’enseignement obligatoire (DGEO), Yverdonnois comme l’est Cesla Amarelle.
                          «Nous accordons bien sûr la plus grande attention à la santé des enfants et de nos employés au sein de nos établissements scolaires. Les normes recommandées par le Centre informatique pédagogique de l’enseignement obligatoire (Cipeo), et qui concernent le Wi-Fi, sont tirées des normes usuelles des associations professionnelles suisses.
                          Elles s’appuient également sur les publications de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), ainsi que sur des résultats d’analyses effectuées, en collaboration avec la Direction générale de l’environnement (DGE), directement dans des salles de classe afin d’en analyser les différentes configurations.
                          Les niveaux d’émission admis en Suisse sont plus bas que les normes européennes et l’installation des bornes en hauteur dans toutes les salles permet de réduire très fortement l’exposition potentielle aux rayons», est-il ainsi écrit.
                          Et d’ajouter que cette étude, effectuée avec la DGE, est cependant antérieure à l’introduction de nouvelles normes Wi-Fi. «Nous avons donc commandé une nouvelle analyse, dont les résultats seront communiqués.
                          Chaque installation de matériel est ainsi prise très au sérieux par nos services, qui attachent une grande importance aux aspects sanitaires et énergétiques, et afin que la standardisation des équipements des bâtiments scolaires puisse aussi bénéficier des avancées technologiques», conclut Giancarlo Valceschini.
                          §
                          Chère lectrice, cher lecteur, si vous êtes également sensibilisé.e à cette problématique, nous apprécierions votre soutien pour adresser notre seconde lettre à la direction du collège de votre commune.
                          Je vous envoie volontiers notre relance avec signatures sur simple demande par le formulaire de contact.
                          Notre point de vue est qu'il serait bien que vous joigniez votre propre lettre en indiquant par exemple :
                          «Voici le courrier envoyé aux autorités vaudoises le 1er juin. Nous partageons ces inquiétudes et demandons que le canton/la commune de X se penche également sérieusement sur cette question», selon votre propre formulation, et avec vos arguments.
                          Nous apprécions particulièrement le soutien à notre démarche. Nous lirons avec grand intérêt la suite qui sera donnée à votre courrier.
                                      La relance a été adressée à :
                                      • Mme Cesla Amarelle, Cheffe du Département de la formation de la jeunesse et de la culture.
                                      Avec copie à :
                                      • Directions des établissements primaires et secondaires d'Yverdon-les-Bains,
                                      • M. Thomas Czáka, chef du Service des bâtiments d'Yverdon-les-Bains,
                                      • Association des parents d'élèves d'Yverdon Yverdon-les-Bains,
                                      • M. Raphaël Ramuz, Secrétaire syndical Secteur de la formation au SSP Vaud,
                                      • Association vaudoise des parents d'élèves.
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