initiative populaire fédérale Pour une téléphonie mobile respectueuse de la santé - Pierre Dubochet

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Initiative téléphonie mobile et santé

Initiative populaire fédérale «Pour une téléphonie mobile respectueuse de la santé et économe en énergie»

© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
1er novembre 2019
mis à jour le 2 mars 2021
«Pour une téléphonie mobile respectueuse de la santé et économe en énergie»
Lecture : 5  min  | 1490 mots
L'initiative a été retirée en février 2021. Développements en bas de page.
Je recommande de ne pas soutenir cette initiative.
Le point 4 est insoluble.
La demande d'une régulation sur les immissions entre voisins paraît judicieuse, mais il n'existe aucune solution raisonnable à mettre en œuvre pour empêcher par exemple le rayonnement d'un routeur Wi-Fi, d'un téléphone DECT ou d'un smartphone de traverser les murs et de se répandre dans la chambre à coucher du voisin.
Le point 8 est à la fois ambigu et excessif. Il empêche l'évolution de la communication mobile.
Le point 4 insoluble et le point 8 ambigu et excessif empêchent de cautionner cette initiative populaire.
L'initiative demande notamment :
1. Que les valeurs limites de l’installation fixées dans l’ordonnance du 23 décembre 1999 sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI - les liens ouvrent de nouveaux onglets), qui sont comprises entre 4 et 6 volts par mètre, ne soient pas relevées y compris avec de nouvelles méthodes de mesure.
2. Que la desserte en téléphonie mobile et en Internet soit subdivisée entre les espaces extérieurs et les espaces intérieurs. Cela permet de réduire la puissance émise et par conséquent la consommation électrique des émetteurs de téléphonie mobile et des réseaux locaux sans fil. À l’intérieur des bâtiments, les données sont transmises par câbles à fibre optique ou par câbles coaxiaux.
Commentaire : C'est un bon point. Actuellement, la volonté des télécoms est d'irradier les intérieurs à une intensité fortement significative selon la médecine environnementale, ce qui oblige celles et ceux qui veulent se protéger de dépenser une forte somme pour blinder leur lieu de vie, quand c'est possible.
Et ce qui entraîne désormais des modifications dans la conception de nouveaux bâtiments, à l'image de cet immeuble (photo).
Pour espérer augmenter encore le débit des smartphones, les opérateurs effectuent un lobbying depuis plus de deux ans pour être autorisés à multiplier la puissance rayonnante par neuf, ce qui est énorme.
3. Un plus grand respect du domicile, de l'intégrité physique et psychique.
Commentaire : Je trouve préoccupant que nous soyons dépourvus de moyens légaux pour empêcher que des rayonnements du voisinage dans la gamme des microondes pénètrent nos domiciles et influent négativement sur notre système nerveux entre autres, comme le relevait l'OMS en 1973 déjà.
L'intégrité psychique est compromise avec les rayonnements, comme le prouvent d'innombrables documents déjà dans les années '60. Le risque est spécialement élevé pour les enfants en bas âge.
L'exposition chronique à long terme entraîne une sollicitation constante de différents systèmes qui risquent l'effondrement. C'est alors un espace qui s'ouvre pour les atteintes organiques et les maladies chroniques.
4. Une réglementation dans les bâtiments, afin d'empêcher les immissions entre voisins.
Commentaire : Dans certains cas, il est techniquement extrêmement difficile de blinder un appartement contre les rayonnements provenant d'un appartement voisin. Les coûts de blindage sont partiellement liés au type de construction, à l'usage des chambres et à la situation de tolérance aux rayonnements des personnes à protéger. L'ensemble des paramètres entraîne une appréciation laborieuse des situations individuelles.
5. Une meilleure information de la Confédération relative aux risques sanitaires représentés par le rayonnement non ionisant, aux mesures de protection envisageables et aux symptômes d'intolérance aux rayonnements non ionisants.
Commentaire : Je suis aussi d'avis que la communication de la Confédération sur les risques de l'exposition est très lacunaire considérant les connaissances actuelles. L'exposition provoquée par les appareils mobiles a augmenté de manière extrême en une décennie.
À cela s'ajoute désormais l'irradiation par des objets connectés, souvent à l'insu des utilisateurs. Je mesure des objets connectés qui émettent constamment, même en veille.
Dans un contexte d'électrosmog grandissant et trop souvent incontrôlé, notre pays a un besoin urgent d'une stratégie de prévention aux mécanismes efficaces. Des communiqués loyaux maintiennent la confiance, évitent les craintes infondées et les fausses solutions de marchands opportunistes.
Une prévention tournée vers l'avenir évite de faire apparaître des dommages. Les atteintes doivent être évitées ou maintenues à un niveau aussi faible que possible.
6. Une collecte de données pour mieux comprendre les liens entre exposition aux rayonnements et tableau clinique des effets de l'exposition.
Commentaire : Ceux qui agissent selon la médecine de l'environnement observent attentivement les conséquences de l'exposition aux rayonnements, spécialement à domicile. Les résidences sont faites pour se reposer.
Toutefois, nos lieux de vie deviennent de plus en plus stressants pour nos organismes, perturbés entre autres par l'électricité. Actuellement, il manque une réelle volonté de collaborer à l'échelon suisse pour tirer parti de l'avancée régulière du savoir.
7. Le signalement des stations émettrices dissimulées et la publication des données techniques des stations de base.
Commentaire :
Certaines antennes de stations de base sont cachées dans l'environnement urbain. Ainsi, dans plusieurs grandes villes, des antennes sont dissimulées sous ce qui ressemble à des grilles d'égout en fonte (voir photographie), mais qui sont en matériaux composites.
Il existe un risque de se trouver dans un rayonnement intense, faute de signalétique adaptée. Encore une fois, les enfants courent un risque plus élevé, du fait de leur taille et de leurs moindres aptitudes physiologiques face aux toxiques environnementaux.
Quant aux données de la carte officielle des émetteurs, elles sont tout à fait insuffisantes. L'office fédéral de la communication résiste ici de toutes ses forces au big data!
Les seules informations disponibles sur les stations de base sont la puissance (selon quatre niveaux...) et les générations installées. Dérisoire!
Cher OFCOM, encore un petit effort de programmation je vous prie, afin qu'apparaisse en un clic la richesse des données déposées lors d'une mise à l'enquête. Quel est votre problème?
8. L'obtention de l'accord écrit des habitants dans un rayon de 400 mètres pour toute augmentation de puissance ou toute nouvelle installation émettrice de rayonnement non ionisant.
Commentaire : La pensée de laisser parler la démocratie est louable; toutefois la formulation est ambiguë. Elle ne précise pas si par exemple la majorité simple l'emporte.
Ce point nuit au déploiement d'émetteurs de très faible puissance (6 W et moins) d'une portée limitée qui complètent le réseau aux endroits très fréquentés.
9. L'habilitation d'experts indépendants pour le mesurage sans préavis des immissions de rayonnements, la comparaison de leurs données avec celles des organismes officiels et la publication rapide des valeurs sur une plateforme hébergée par la Confédération.
Commentaire : Les mesurages se font souvent avec un préavis, ce qui rend un réglage à distance possible. Par ailleurs, les données du mesurage ne sont pas accessibles au public, comme c'est le cas en France par exemple.
10. Des sièges dans les transports publics avec un marquage interdisant l'utilisation d'appareils électroniques.
Commentaire : De plus en plus de personnes rapportent être gênées par l'exposition dans les transports publics, spécialement les wagons des CFF. À l'instar de compartiments non-fumeurs, il semble aujourd'hui cohérent de proposer des endroits à faible rayonnement.
11. Que les personnes présentant des symptômes d'intolérance aux rayonnements (électrohypersensibilité) aient un accès gratuit à des centres de conseils indépendants.
Commentaire : J'ai développé cet aspect lors de ma participation à l'émission Infrarouge sur la 5G de la télévision suisse romande. Les technologies sans fil sont déployées à une échelle immense, mais il n'y a pour ainsi dire aucune infrastructure vers laquelle les sujets qui souffrent des rayonnements puissent obtenir des réponses appropriées.
Nous avons un retard immense à combler, alors que des rayonnements nouveaux —aux effets inconnus— gagnent notre environnement mois après mois.
12. Que les locaux des bâtiments publics tels que les jardins d’enfants, les écoles, les établissements d’enseignement supérieur, les bâtiments communaux, les hôpitaux, les établissements pour personnes âgées, les établissements pour personnes handicapées et les établissements médico-sociaux soient aménagés de façon à ce qu’ils soient exempts de tout rayonnement des technologies sans fil.
Un document qui peut être imprimé et signé par les électeurs est à télécharger sur ce lien.
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Les opposants à la 5G ont retiré leur initiative populaire
Les opposants à la 5G ont mis fin à leur initiative populaire fin février, quatre mois avant l'expiration du délai de collecte des signatures en raison du peu de voix recueillies depuis l'automne 2019: 15'000 sur les 100'000 nécessaires.
La période de collecte va jusqu'au 26 juin, mais les initiateurs ont compris qu'ils n'attendraient pas leur objectif. La période n'est certes pas idéale, mais d'autres facteurs sont en cause, selon la co-initiatrice Ursula Niggli.
Notamment le peu de relais dans les médias, le manque de réaction du public, et le fait que durant 72 jours les signatures pour les référendums fédéraux n'ont pas pu être recueillies.
Les signatures ont été soumises à Berne sous la forme d'une pétition à l'attention de l'Assemblée fédérale.
Je ne suis pas surpris du faible nombre de signatures recueilli et du retrait de cette initiative.

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