électrosmog : construire ou rénover pour un habitat sain - Pierre Dubochet

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Proximité immédiate d’une station de base ? Je seconde l'architecte durant la préparation des plans et durant le chantier pour réduire l'exposition des futurs habitants

Les antennes sont clairement visibles, perchées sur d’énormes mâts qui s’élèvent à intervalles réguliers dans l’environnement et sur des toitures. La question des emplacements autorisés est un thème récurrent dans les discussions politiques, car les concessionnaires de téléphonie mobile visent le plus souvent les zones habitées.

© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
conflit d'intérêts : aucun avec cet article
12 juin 2019
mis à jour le 8 octobre 2019
Gestion du risque des RNI dans les bâtiments d’habitation
Lecture : 4 min | 1210 mots
Dès qu’une station de base est mise en service, son rayonnement non ionisant à haute fréquence pénètre continuellement dans les bâtiments du voisinage et y occupe tous les espaces, particulièrement ceux à vue directe.
La gestion du risque des rayonnements dans les bâtiments d’habitation, dans un contexte d'évolution soutenue des réseaux cellulaires, constitue un grand défi.
Les façades de l'immeuble ci-dessus ont été soigneusement recouvertes d'une peinture neutre pour l'environnement qui empêche les radiofréquences des rayonnements non ionisants de pénétrer dans les pièces.
Actuellement, les fréquences de téléphonie que je mesure dans les appartements sont statistiquement, par intensité décroissante, le 800 MHz (4G), le 900 MHz (2G, 3G), le 2'100 MHz (3G) puis le 1'800 MHz (2G, 4G).
Une, voire deux de ces quatre fréquences sont parfois biologiquement extrêmement significatives, plus généralement fortement significatives, sous l'angle de la médecine environnementale.
Le 2'600 MHz (4G) est habituellement faiblement significatif ou non significatif. Il représente rarement un risque sanitaire dans les endroits que j’ai visités.
              Seconder l'architecte durant la conception
              Le 52% de la population suisse pense que les antennes-relais entraînent un danger. Afin que la présence de l'antenne ne soit pas un frein à la vente ou à la location, j'invite les architectes à considérer la pose de blindages qui atténuent le rayonnement.
              Je les seconde avec compétence dans les démarches nécessaires, pour le traitement des parois, le choix des vitrages et les diverses options de constructions qui réduisent l'exposition des futurs résidents pour le prix le plus juste.
              Des mesurages intermédiaires permettent de vérifier l'efficacité des blindages. Lire l'article sur les trois bâtiments pour sujets intolérants au RNI à Schmitten.
              Deux approches sont concevables. La plus rigoureuse consiste à atténuer le plus possible l'ensemble des rayonnements afin d'offrir un lieu de vie idéal aux personnes intolérantes aux rayonnements.
              L'autre option, plus usuelle, consiste à atténuer significativement le rayonnement provenant d'une antenne proche en vue de participer activement à la prévention tout en rassurant le futur propriétaire ou locataire.
              Vivre et dormir dans un environnement bien préservé des RNI permet une meilleure récupération et de meilleures défenses pour la journée.
              Prenez contact sans engagement.
                          La 5G dans les habitats, un risque additionnel
                          La bande des 700 MHz a été allouée à la téléphonie mobile de cinquième génération en raison de sa bonne capacité à pénétrer à l’intérieur des bâtiments et de sa meilleure couverture de l'environnement.
                          Je m'attends à mesurer la bande des 700 MHz à des densités en moyenne 10 à 20% plus élevées que celles des 800 et 900 MHz, sur la base des valeurs limite actuelles.
                          La nouvelle bande de fréquences de 1'400 MHz attribuée à la 5G s'ajoute aux nuisances existantes.
                          Les zones résidentielles sont destinées à un habitat sain et calme. Permettre une exposition similaire dans des bureaux et dans des chambres à coucher, comme le prévoit l'ORNI, constitue une approche fausse.
                          D'ailleurs, les plaintes proviennent très majoritairement d'occupants d'habitation, et non pas de bureaux. L'Académie européenne de médecine environnementale préconise une exposition durant le sommeil dix fois plus faible que celle possible durant la journée.
                          (ce lien ouvre un nouvel onglet)
                          Pour la population exposée de longue date, les installations radio mobiles peuvent causer des dégradations plus ou moins considérables de la qualité de vie, et un risque sanitaire.
                          Sur la base de milliers d'études qui relient l'exposition à des signaux faibles à des effets biologiques et sanitaires, l’affirmation selon laquelle il n’y aurait ni effet biologique ni risque sanitaire en dessous des limites d’exposition actuelles doit être considérée comme de la désinformation.

                                      «Je m'attends à mesurer la bande des 700 MHz à des densités en moyenne 10 à 20% plus élevées que celles des 800 et 900 MHz, sur la base des valeurs limites actuelles.»

                                      Tromper avec des raisonnements faux
                                      Les cas d’intolérance au rayonnement non ionisant se multiplient. Pour gagner du temps, l’industrie use du sophisme d’électrosensibilité ou d’électrohypersensibilité —en abrégé EHS— depuis environ 2004.
                                      Un sophisme est un raisonnement ayant l’apparence d’une validité, mais en réalité faux et non concluant, en plus d’être avancé avec mauvaise foi.
                                      Argumenter sur la perception ou la non-perception d’un risque qui échappe aux sens, plutôt que sur le risque lui-même, tient à l’évidence du sophisme.
                                      Dans le même ordre d’idées, on ne perçoit pas par les sens le monoxyde de carbone dans un endroit fermé. Il occasionne des symptômes et peut entraîner la mort. Un agent physique banal, courant et indétectable par les sens peut être nuisible. Point.
                                                  La Confédération décide des valeurs
                                                  Depuis longtemps, la population se méfie des rayonnements des stations de base, et il y a de quoi. Résumons.
                                                  Les assureurs ont refusé depuis longtemps de couvrir les risques sanitaires du sans-fil. Swisscom a reconnu dans un brevet de 2003 que l’exposition aux radiofréquences augmente le risque de cancer.
                                                  La Confédération dispose de la majorité des voix et des actions de Swisscom et a entre autres l'attente suivante: «Swisscom garantit et augmente à long terme la valeur de l’entreprise».
                                                  Avec une impertinence certaine, la Confédération écarte l’avis d’experts compétents et sans conflit d’intérêts, apprécie à elle seule à quelle valeur le rayonnement des stations de base est «nuisible et incommodant», et la prévention «économiquement supportable».
                                                  Par voie d’ordonnance (ORNI), la Confédération édicte les valeurs limite d’exposition et empêche les communes et les cantons d’avoir leur mot à dire.
                                                  Dit autrement, le gouvernement suisse empêche ses citoyens de s’opposer, pour des raisons de santé, à la construction de stations de base de téléphonie mobile dans les zones résidentielles ou à proximité de n’importe quel bâtiment où le rayonnement émis peut, selon l’expérience, être indésirable.
                                                              Des valeurs-limites non scientifiques imposées
                                                              Ces limites, tant la valeur-limite d’immission (lieux publics, lieux de passage) que la valeur-limite de l’installation (logements, bureaux, hôpitaux, écoles...), sont non scientifiques.
                                                              Alors qu’une hausse des valeurs-limites des rayonnements des stations de base a été refusée deux fois de suite par le Parlement (motion 16.3007 du 8 décembre 2016 puis motion 18.3006 du 5 février 2018), les lobbys poursuivent leurs manœuvres par des moyens détournés.
                                                              Ils demandent la pondération des émissions sur 24h et la modification du mesurage.
                                                              Non seulement le Parlement ne veut pas de hausse, mais la population non plus: à 57% elle est majoritairement défavorable à une hausse des valeurs limites (19’018 Suisses consultés, Tamedia 06.2019).
                                                              La 5G est imposée de manière forcenée par des capitalistes qui y voient des revenus stratosphériques. La méfiance du public envers cette technologie est plutôt cohérente.
                                                              Il n’y a ni peur ni refus du progrès. Il y a prudence et besoin de voir s’établir des seuils de protection sanitaire fixés de manière transparente et scientifiques, comme l'a fait l'Académie européenne de médecine environnementale.
                                                                          Ces publications complèteront utilement votre savoir :
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