véhicules autonomes - L'utopie de la 5G - Pierre Dubochet

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Véhicules autonomes - L'utopie de la 5G

Pour tenter de légitimer le déploiement de stations de base 5G et l’augmentation massive de pollution due au rayonnement non ionisant qui en découlerait, des opérateurs de téléphonie mobile avancent entre autres arguments mensongers celui des véhicules autonomes.

© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
27 octobre 2018
Indipensable aux véhicules autonomes, la 5G?
Lecture : 3 min | 900 mots
Pour tenter de légitimer le déploiement de stations de base 5G et l’augmentation massive de pollution due au rayonnement non ionisant qui en découlerait (de l’ordre de cinquante fois en moyenne nationale selon les données des opérateurs), des opérateurs de téléphonie mobile avancent entre autres arguments mensongers celui des véhicules autonomes.
Un point de vue d’opérateur
«Pour signaler un obstacle, des données environnementales et des informations de trafic seront collectées en temps réel afin de calculer individuellement le trajet, le freinage ou encore la vitesse pour chaque véhicule. La faible latence des réseaux 5G permettra aux convois de véhicules de circuler rapidement en pelotons denses sur les autoroutes
Qu’en est-il du rayonnement lors d’un trajet autoroutier? Quelle est la compatibilité du parc de véhicules? Le volume de données pourra-t-il circuler sur les réseaux de la 5G? Sommes-nous prêts à accepter que l’algorithme d’une voiture nous sacrifie en vue de protéger d’autres usagers? Voici des réponses factuelles.
Un point de vue plus franc | rayonnements
Pour se déplacer par voie hertzienne, les données à transmettre prennent appui sur un support physique : l’onde électromagnétique. Depuis l’antenne, l’onde porteuse se distribue dans un espace nommé champ. Plus l’onde s’éloigne de l’antenne, plus elle remplit un grand espace. Logiquement, sa densité diminue consécutivement à l’éloignement de l’antenne.
La capacité de transport de données numériques en un temps déterminé —appelé débit de données ou bande passante— depuis l’antenne-relais vers un terminal (ex. smartphone) est liée à l’intensité de la puissance rayonnante du lieu où se trouve le terminal. Cette intensité est différente partout.
Trajet autoroutier de Genève — Vaumarcus
Intéressons-nous d’abord à la capacité des antennes-relais de transporter des données numériques vers un abonné le long du trajet autoroutier de Vaumarcus à Genève. La sonde de mesure des signaux de téléphonie mobile située à la place du passager quantifie toutes les fréquences GSM (2G) UMTS (3G) et LTE (4G) reçues dans l’habitacle.
Les autoroutes les plus fréquentées bénéficient d’une excellente couverture en téléphonie mobile. Le champ moyen y est dès lors sans comparaison aucune avec celui mesuré le long des routes nationales ou secondaires.
Sur ce trajet effectué le 10 novembre 2017, le passage à proximité de septante-sept antennes renseigne qu’on passe à côté d’une station de base toutes les quarante-sept secondes et tous les 1,3 km en moyenne. Le nombre de stations considéré dépend de l’intensité minimale du champ accepté. Voici le graphe produit par cet enregistrement :


Figure 1. Densité de puissance du rayonnement des stations de base le long de l'autoroute de Vaumarcus à Genève. Agrandir l'image.
Chaque pic révèle la puissance rayonnante de l’onde d’une station de base. La surface épaisse en bas du tableau quantifie le signal de fond de l’énergie rayonnante de la téléphonie mobile, le champ lointain.
Le 26 juin 2018, j’ai mesuré le champ des stations de base 4G (2600 MHz) le long de l’autoroute depuis Genève à Vaumarcus, tous opérateurs confondus. Le signal le plus élevé dans l’habitacle a été observé près de Morges avec 6 400 µW/m2 (1,6 V/m); 4 800 µW/m2 (1,3 V/m) ont été mesurés sur le pont d’Yverdon.
Voici le graphe produit par cet enregistrement:

Figure 2. Densité de puissance du rayonnement des stations de base le long de l'autoroute de Genève à St-Aubin mesurée dans un véhicule. Agrandir l'image.
Cette figure révèle ce que taisent les opérateurs. Selon les lois de la physique, la bande passante moyenne en déplacement automobile est ténue. Elle restera ténue, quelle que soit la génération mise en œuvre.
Pour ce trajet autoroutier exceptionnellement fréquenté et où les antennes sont idéales, la puissance surfacique moyenne de 46 µW/m2 (49 µW/m2 entre Genève et Lausanne) limite singulièrement le débit.
Alors que d’aucuns s’enorgueillissent de la génération suivante, il existe encore plusieurs tronçons où le champ maximal de la 4G —instaurée il y a six ans— est infime (ligne verte). Aussi faible que 12 µW/m2 avec une moyenne de 2,3 µW/m2 par endroits entre Gland et Morges par exemple. À peine de quoi transférer quelques dizaines de Mo par heure.

Alors que d’aucuns s’enorgueillissent de la génération suivante, il existe encore plusieurs tronçons où le champ maximal de la 4G —instaurée il y a six ans— est infime.

La densité de puissance en déplacement
La densité de puissance, qui augmente brusquement lorsqu’on se trouve en face d’un panneau d’émission, se réduit quand le véhicule est à la hauteur du pylône, augmente à nouveau fortement lorsque le véhicule est à vue du panneau d’émission opposé puis diminue fortement. À 120 km/h, ce cycle complet dure environ une seconde, comme l’illustre la figure 3.

Figure 3. Densité de puissance du rayonnement 4G à 2600 MHz au passage d'une station de base à l'intérieur d'un véhicule à 120 km/h
En automobile, la vitesse de transfert est toujours nettement inférieure à la vitesse de transfert que l'on peut obtenir en ville. Le long des autoroutes, le champ électromagnétique est en moyenne beaucoup plus faible.
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