Les brèves de 2022 sur l'électrosmog - Pierre Dubochet

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Les brèves de 2022
© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
mis à jour le 22 décembre 2022
Dr Elisabete Weiderspass
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Optimiseur Tigo pour panneaux photovoltaïques avec émetteur Wi-Fi.
Le CIRC réévaluera bientôt le risque de cancérogénicité. Peut-être...
22 décembre 2022 | Elisabete Weiderpass, directrice du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), a indiqué lors d’une journée basée sur la recherche du risque sanitaire des radiofréquences le 23 novembre que la décision d’agender une nouvelle réévaluation des preuves liant radiofréquences et cancer était en cours. La décision officielle pourrait être prise durant les premiers mois de 2023 et l’évaluation pourrait avoir lieu en 2024, en mars, juin ou octobre.
L’évaluation actuelle date de mai 2011. Dans ce qui est appelé une «réunion de monographie», environ 25 experts de 14 pays réunis par le CIRC avaient classé presque à l’unanimité le rayonnement à haute fréquence parmi les agents cancérigènes possibles pour l’homme (groupe 2B) en raison de recherches indiquant une augmentation des tumeurs cérébrales chez les utilisateurs à long terme de téléphone. Si on écarte Peter Inskip qui a quitté la réunion du CIRC avant le vote final, seule la statisticienne Maria Blettner était opposée à cette classification. Le Suisse Martin Röösli a voté que le rayonnement de la téléphonie est «peut-être cancérogène» pour l’homme. Le 102e volume des monographies du CIRC détaille cet examen sur plus de 400 pages.
Les décisions du CIRC relatives au risque de cancer sont régulièrement citées comme étant les décisions de classification les plus solides.
Relever la classification du risque ?
Certains estiment que des résultats des études animales de l’US National Toxicology Program (NTP) et de l’institut Ramazzini en Italie obligent à relever la classification du risque de cancer de «possible» à «probable». Les deux études les plus rigoureuses concernant la relation entre cancer et exposition aux signaux des téléphones portables et des stations de base de téléphonie mobile ont rendu leurs résultats en 2018. Elles ont révélé une élévation d’un type rare de tumeur dans le cœur.
Directrice de recherche à l’Institut Ramazzini, Fiorella Belpoggi a été l’une des premières à demander une mise à niveau. L’ancienne directrice du NTP, Linda Birnbaum, estimait en 2019 que la réévaluation du CIRC conduirait «certainement» à faire passer les hautes fréquences dans la catégorie «probable» voire «cancérogène humain avéré». Examinant l’exposition au benzène dans les années 1980, le NTP et l’Institut Ramazzini avaient trouvé des risques de cancer, ce qui a fait classer le benzène dans les 120 agents cancérigènes connus.
En revanche, d’autres comme Maria Feychting, Christoffer Johansen, Isabelle Deltour ou Joachim Schüz doutent du risque de cancer. De même que les membres de l’ICNIRP, essentiellement en conflit d’intérêts. Ceux qui contestent le risque de cancer se basent souvent sur deux études de cohorte, danoise pour l’une et britannique pour l’autre, Million Women. Toutes deux ne montrent aucun risque apparent de tumeur cérébrale. Toutefois, elles pêchent d’un biais évident puisque aucune indication fiable de l’exposition n’a été faite, juste la réponse à quelques questions sur une ou deux décennies d’utilisation de téléphone mobile. L’étude danoise souffre de failles structurelles, en raison de moins de 3% d’utilisateurs avec un temps cumulé de 1640 heures ou plus.
De nombreux autres chercheurs d’envergure internationale estiment eux aussi qu’une nouvelle évaluation doit avoir lieu depuis la publication de ces résultats. Ils ont exhorté le CIRC à agender une réévaluation entre 2022 et 2024. Le président du groupe de travail de 2011, Jonathan Samet, doyen de l’école de santé publique du Colorado, estime que l’ambiguïté de la classification 2B mérite un autre examen, considérant ces deux études majeures. Membre du Parlement européen de France notamment à l’environnement, Michèle Rivasi a aussi demandé en 2021 au CIRC d’agir.
Weiderpass a laissé entendre que le risque de cancer lié aux hautes fréquences pourrait être revu à la baisse et la classification «possible» supprimée.
Pas judicieux d’attendre selon l’ancien chef de la section Monographies du CIRC
Alors, à quand cette nouvelle réévaluation des preuves? Il est possible que Elisabete Weiderpass attende la publication de deux études asiatiques, l’une japonaise et l’autre coréenne —deux reflets très allégés du projet à 30 millions de dollars du NTP— qu’un groupe de travail du CIRC doit examiner. Mais on ignore tout de la date de publication.
L’analyse des données et la rédaction pourraient durer encore plusieurs années dans le pire des cas. Dans l’hypothèse où les résultats n’étaient pas publiés avant fin 2024, la réévaluation serait reportée à mars 2026 au mieux.
L’enjeu de cette décision à la hausse ou à la baisse aura des conséquences extraordinaires sur les valeurs d’exposition et donc sur le bénéfice de toute l’industrie active dans les technologies radio, à un moment où la 5G commence à élever l'exposition de plus en plus de personnes sur la planète.
Est-ce bien judicieux d’attendre encore des années quand des milliards de personnes sont quotidiennement exposées? Pendant ce temps, les industriels feront tout pour augmenter et augmenter encore notre dépendance aux technologies radio. D’aucuns, comme l’ancien chef de la section Monographies du CIRC Kurt Straif désormais retraité, affirme que le «préambule» pour la classification des agents cancérigènes permet de prendre une décision avec deux études informatives. C’est lui qui avait organisé l’évaluation de 2011.
Montalchez (NE): Swisscom prévoit 4,37 V/m à l'école !
8 décembre 2022 | Swisscom a déposé une mise à l'enquête pour une station de téléphonie mobile à Montalchez (délai d’opposition au 12.12.22), afin de mettre à jour ses équipements avec la 5G. Montalchez compte 240 habitants.
L'installation aura la puissance conséquente de 31'600 W diffusée par deux groupes d'antennes montés sur un mât à côté d'un hangar. Une antenne vise le village, l'autre le versant de la montage où la première maison se trouve à un kilomètre. Ce que l'opérateur ne dit pas dans le document mis à l'enquête, c'est qu'il s'offre la possibilité d'émettre jusqu'à 4h48 par jour avec une puissance de 24'000 W avec chacune des 2 antennes adaptatives prévues. Exploité à son potentiel maximum, le projet de Swisscom émettrait 70'000 W!
Celui qui se donne la peine d'examiner les documents découvre qu'à 3 degrés près, un groupe d'antennes vise l'école du village située à 200 m. L'école se trouve ainsi dans la direction principale horizontale de propagation des rayonnements. D'après le plan cadastral en ligne, le pied du mât se situe à 668 m d'altitude, les antennes 23 m plus haut environ. Si bien que, situé à 671 m d'altitude + 11,8 m, le 3e étage de l'école se trouve très exactement dans la «direction émettrice critique» verticale du rayonnement.
Rien d'étonnant à ce qu'on prévoit 4,37 V/m à l'école, qui fait partie des lieux les plus exposés. Est-raisonnable? Non!
Alain Berset: école à 240 m? Raison «prépondérante pour ne pas installer d’antenne»
Des études publiées en 1995 et auxquelles l'OFEV (qui s'appelait alors l’OFEFP) a participé signalaient: «La comparaison des taux de promotion cumulés des écoles primaires et secondaires a révélé un désavantage statistiquement significatif des élèves de l’école située à proximité de l’émetteur». Dans la région de l'émetteur, «environ 16% de la population a poursuivi ses études au niveau secondaire ou à un niveau équivalent, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne suisse» [24%].
Depuis, de nombreux chercheurs ont constaté que l'exposition aux radiofréquences a un impact négatif sur le développement cognitif et comportemental des enfants.
Dans une opposition rédigée à titre privé, le conseiller fédéral et chef de la Santé publique suisse Alain Berset (ouvre un nouvel onglet) laisse entendre que les antennes de téléphonie mobile engendrent des nuisances pour la population, nuisances qui peuvent être limitées lorsque l’antenne est à son endroit le plus favorable. Alain Berset a écrit qu'une crèche ou une école à 240 m constitue une raison «prépondérante pour ne pas installer d’antenne à cet endroit».
Dans une édition spéciale de sa Newsletter de janvier 2021, le groupe consultatif d'experts des rayonnements BERENIS évaluait la situation entre le stress oxydatif et l’exposition aux champs électromagnétiques et leurs effets sur la santé. Les processus d'oxydations sont nécessaires à la vie, mais ils doivent être constamment contrôlés afin d'éviter un déséquilibre.
Le stress oxydatif peut altérer des processus biochimiques, entraîner des lésions à l’ADN et la peroxydation de graisses. Entre autres conséquences, le stress oxydatif peut altérer la prolifération et la différenciation cellulaires, l’activité neuronale et le comportement. BERENIS notait qu'une antenne de téléphonie mobile, y compris dans la «valeur limite de l'installation», c'est-à-dire avec un champ de 5 V/m ou moins, pouvait augmenter le stress oxydatif des individus exposés, et que les individus très jeunes réagissent moins efficacement au stress oxydatif.
Les enfants grandissent, ce qui oblige à un nombre très important de divisions cellulaires. Par conséquent, tout dommage à leur ADN est plus susceptible de se propager à un plus grand nombre de cellules en raison des divisions cellulaires et des réplications, de s'étendre plus loin et plus rapidement dans leur corps que dans celui d'un adulte.
En sus, la fraction volumique d’éléments chimiques conducteurs d’électricité est plus élevée chez l’enfant en bas âge que chez l’adulte. Cela exerce une influence directe sur le rayonnement absorbé par les tissus.
Aujourd'hui, presque tous les enfants ont un smartphone. Faut-il en plus qu'ils soient exposés à une téléphonie mobile extrêmement significative durant toutes leurs heures d'école?
Allemagne | Le propriétaire foncier partiellement responsable des atteintes à la santé dues aux antennes sur sa propriété
8 juillet 2022 | Un tribunal allemand* a récemment précisé qu’un propriétaire foncier qui loue de l’espace pour une station de base de radiocommunication mobile et un mât supportant des antennes pourrait devoir partiellement assumer une responsabilité illimitée des conséquences sanitaires de l’installation, même si le rayonnement est inférieur aux valeurs limites légales.
L’affaire jugée par le tribunal de grande instance de Münster en Allemagne concernait une municipalité qui souhaitait résilier un contrat de location d’emplacement d’une station de base pour un opérateur de téléphonie mobile. L’arrêt rejette la demande de résiliation du bail. Mais surtout, il mentionne que les propriétaires qui louent des espaces pour des mâts ou des stations de base de téléphonie mobile pourraient devenir responsables co-solidairement avec les opérateurs de télécommunication de tout dommage que l’exploitation pourrait provoquer.

Le propriétaire foncier «perturbateur par état»
L’opérateur pourrait être responsable des dommages causés par l’exploitation de son installation en tant que «perturbateur par action», le propriétaire foncier en tant que «perturbateur par état». La commune et ses représentants auraient pu ou auraient dû savoir qu’ils pouvaient être considérés comme «perturbateur par état». Pour cette raison, leur demande de résiliation du contrat de location a été rejetée.
En Allemagne, le 26e BImSchV est le règlement 26 sur les champs électromagnétiques.
«Dans la mesure où le demandeur veut déduire l’imprévisibilité de son propre risque de responsabilité du fait qu’il ne savait pas, au moment de la conclusion du contrat, qu’il était lui-même responsable extérieurement comme perturbateur par état, il ne peut y parvenir. En tant que collectivité de droit public, la requérante n’est précisément pas une personne privée ayant besoin d’une protection particulière. Selon son propre exposé, non seulement les discussions sur les éventuels dangers pour la santé des installations de téléphonie mobile, même en cas de respect des valeurs limites de la 26e BImSchV, sont publiques depuis de nombreuses années, mais les ‘doutes scientifiquement fondés’ étaient déjà connus avant la conclusion du contrat.
Dans cette mesure, la commune requérante doit se voir imputer les connaissances de son maire de l’époque. Indépendamment des appréciations politiques éventuellement erronées du risque, la décision prise par le demandeur appartient à sa propre sphère de responsabilités et de risques, qu'il ne peut transférer au défendeur en tant que partie au contrat par le biais d'un devoir d'information» (p. 12-13 du jugement).
Les limites trop élevées d’un facteur dix au moins
L’avocat Krahn-Zembol représentait la municipalité. Il commente ainsi la décision du tribunal: «considérant que même des organismes officiels tels que le service de recherche du Parlement européen (STOA) soulignent que les valeurs limites pour le rayonnement électromagnétique sont trop élevées d’un facteur dix au moins, le propriétaire assume un risque de responsabilité lorsqu’il conclut un contrat avec un opérateur de système de téléphonie mobile».
Il ajoute: «à ce jour, près de 1000 études scientifiques, sur un total de plus de 1600 études scientifiques sur la téléphonie mobile ont montré que des effets biologiques et des effets nocifs se produisent avec un rayonnement plus faible que les valeurs limites modifiées depuis longtemps dans le 26e BImSchV. Dans leurs rapports annuels, les opérateurs de télécommunication mettent donc en garde leurs actionnaires depuis des années contre une nouvelle réglementation gouvernementale dans ce domaine».
Une responsabilité sans restriction durant 30 ans
Krah-Zembol indique que l’exonération des exploitants de la téléphonie mobile présente des analogies avec les exploitants de l’énergie électronucléaire dont la couverture financière assurée est très faible en cas de catastrophe. Pour autant, cela ne signifie pas la suppression de la responsabilité en cas de dommage, d’autant plus que «la Cour fédérale [allemande] a déclaré à plusieurs reprises que les producteurs ou les exploitants ne peuvent pas se disculper en invoquant le respect des valeurs limites officielles s’ils savent ou avaient dû savoir qu’il existe des effets nocifs». Le prof. A. Grunwald, chef de l’Office d’évaluation des technologies du Bundestag allemand avait déjà exprimé qu’introduire de nouvelles technologies et fréquences sans enquête préalable sur le risque sanitaire indique déjà la prise d’un risque de responsabilité notable.
Le tribunal de district de Münster a jugé une possible responsabilité partagée de la municipalité sans restriction durant 30 ans. Dès lors, les propriétaires semblent devenir responsables des nouveaux dangers et risques potentialisés avec les futures mises à niveau technologiques de la téléphonie mobile. Le fait que les opérateurs cherchent constamment à mieux faire pénétrer le rayonnement à l’intérieur des habitats rend la situation toujours plus critique.
*AZ: 08 O 178/21
Mesure de RNI | 1er rapport annuel du consortium de projet SwissNIS
24 juin 2022 | La révision de 2019 l’ORNI impose à l’OFEV de relever périodiquement l’exposition de la population au RNI. Un consortium formé en 2020 —aux objectifs pour le moins ambitieux—  a effectué diverses mesures et a livré son premier rapport annuel. En tant qu’expert du risque sanitaire des RNI, j’aurai diverses réserves à formuler sur certaines méthodes de ce consortium. En particulier, je déclare que les protocoles retenus ne permettront pas de tirer des conclusions réalistes sur la progression de l’électrosmog d’une année à l’autre. Une mise au point sur cet aspect serait un peu longue.
Des hautes fréquences presque omniprésentes
Ci-contre, le résumé (page 37 du rapport, cliquez sur le graphique pour l'agrandir) des valeurs en hautes fréquences mesurées dans 206 environnements typiques. Excepté dans les 2 zones agricoles et les 5 zones naturelles mesurées (où la téléphonie mobile est ténue), il existe une très forte probabilité de subir un rayonnement à haute fréquence «extrêmement significatif» dans les environnements mesurés. «L’objectif des mesures est de collecter des données représentatives de l’exposition de la population». Il est ainsi nécessaire de signaler l’introduction volontaire d’un biais de mesurage puisque «les transports publics ont souvent été utilisés en dehors des heures de pointe». Une façon de faire qui réduit considérablement les conclusions que l’on peut tirer des données collectées.
Et le champ magnétique basse fréquence
À ces hautes fréquences s’ajoute (p. 41) le champ magnétique en basse fréquence (CM-BF). Les mesurages révèlent un CM-BF fortement significatif dans de nombreux lieux. Sans surprise, il est extrêmement significatif dans les gares et plus encore dans les trains, où la valeur indicative préventive maximale est très généralement dépassée.
Sans surprise, ce premier rapport rappelle que, selon la vision de la médecine environnementale, une part importante des endroits où se tient la population reçoit une charge excessive en électrosmog. Une charge qui révèle que nos environnements habituels sont à risque, spécialement pour les femmes enceintes, les enfants en bas âge ainsi que les personnes souffrant de déficiences immunitaires, de diabète ou d’une maladie neurodégénérative.
En exposition chronique (≥4h par jour) à long terme, l’électrosmog fortement ou extrêmement significatif est un facteur de maladie et accélère le vieillissement. Le facteur de temps passé sous un électrosmog fortement ou extrêmement significatif élève la probabilité d'une perte de l'équilibre homéostatique. La perte de l’homéostasie fait naître des symptômes et des effets sanitaires nuisibles sur lesquels le sujet exposé ne peut pas avoir de prise, ou a peu de prise.
Le Rapport de mesure du consortium de projet SwissNIS peut être téléchargé ici.
France | Très haute tension: le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE) condamné
3 juin 2022 | Le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE) a été  condamné hier par le tribunal de Coutances (Manche) à verser près de 460'000 euros à des éleveurs laitiers. Un agriculteur soupçonnait la ligne à haute tension de perturber la production laitière de son  troupeau. Durant un arrêt de ligne d’un mois, on observe «un changement complet de comportement des animaux depuis l'arrêt de la ligne: plus calme, travail grandement facilité lors de la traite pour les éleveurs» selon le jugement. Après déplacement du cheptel, les éleveurs constatent «une amélioration dès octobre 2015 qui s'est confirmée dans les années suivantes».
La juge chargée du dossier a reconnu la responsabilité de RTE et une part importante du préjudice d'environ 658'000 € que les exploitants ont attribué au passage de la ligne THT proche de l’exploitation agricole. La première action en  justice remonte à 2012. «On a obtenu gain de cause. C’est une première et une décision très importante et l’on ne peut que s’en satisfaire», a déclaré Me François Lafforgue, avocat du Gaec Vauprès. «Cela veut dire que le lien entre l’ouvrage électrique et les problèmes rencontrés sur l’exploitation (perte de production laitière notamment) est reconnu». RTE a déclaré qu'il «prenait connaissance de la décision» et «n'écartait pas la possibilité de faire appel».
Thierry Charuel, agriculteur près de Saint-Hilaire-du-Harcouët avait également poursuivi RTE en justice en raison de la dégradation du lait de ces 60 vaches, devenu invendable. Ici aussi, lorsque la ligne est interrompue, le cheptel retrouve sa santé. Le tribunal de première instance donne une première fois raison à Thierry Charuel en condamnant RTE à lui verser 142'000 € de dommages et intérêts. Le transporteur d’électricité fait appel, perd, mais alors la Cour d’appel, tout en retenant le lien de causalité, ne consent plus que 37'024 € de préjudice à l'éleveur en novembre 2015. Thierry Charuel semble être le premier agriculteur a avoir gagné en appel.
Oui à une planification cantonale des antennes 5G en Valais
11 mars 2022 | En mars 2019, une résolution avait été déposée au Grand Conseil valaisan demandant l'intervention du Conseil d’État auprès du Conseil fédéral pour stopper l’implantation des antennes 5G jusqu'à ce que leur sécurité soit garantie, résolution refusée en novembre. Les cantons de Genève, Vaud, Jura et Neuchâtel avaient quant à eux diversement gelé les constructions, tandis que le canton de Fribourg imposait des procédures plus strictes. Les autorités valaisannes étaient ainsi les plus passives en Romandie face au large déploiement de la 5G.
Hier, le Grand Conseil valaisan a accepté un postulat demandant une planification cantonale de l’implantation des antennes 5G. Ce qui semble une bonne chose, considérant qu'il est nécessaire qu'une planification territoriale englobe par exemple la mobilité d'aujourd'hui et de demain, ce qui sous-entend une réflexion centralisée à propos de la situation des antennes de téléphonie mobile.
Les communes sont autorisées à poser diverses restrictions à l’implantation d’antennes dans leurs zones à bâtir, dont une planification négative (pas d'antenne) et une planification positive (antennes possibles) sur leur territoire. Un plan général d'affectation, un plan partiel d'affectation, des plans de quartier et même un règlement communal sont admis dans la jurisprudence (ATF 138 II 173, consid. 6).
Toutefois, la plupart des personnes responsables de la construction dans les communes ignorent cette seule possibilité d'influencer la construction d'antennes au moyen d'une planification, ou alors ne savent pas comment il serait possible d'organiser cette planification, ou encore la commune n'a pas les moyens financiers pour organiser cette planification.
Dès lors, les trois opérateurs ont toute liberté de choisir les sites d'antennes. Au temps de la 3G, vers 2005, les opérateurs arrivaient parfois à partager un site. Aujourd'hui, tous veulent pouvoir disposer de la puissance maximale autorisée, ce qui n'est pas possible avec un partage du site.
Les opérateurs savent très bien se renseigner discrètement sur la population et s'approcher de propriétaires de bâtiments au toit convenable ou de propriétaires terriens qui disposent d'une zone où l'érection d'une antenne satisferait leur besoin de couverture radio. La location d'un site de radiocommunication mobile rapporte au propriétaire du bâtiment ou du terrain une somme variable de 6000.- à 20'000.- annuellement, voire plus selon le site, sur la base d'un contrat de dix ans.
Des propriétaires sont heureux de cette manne, d'autant plus s'ils habitent ailleurs. Une fois la promesse de signature obtenue, l'opérateur dispose d'un moyen de pression sur le propriétaire qui voudrait se rétracter au motif de rupture de contrat avec dommages-intérêts.
Le plus simple et le moins cher pour installer une nouvelle station de base: le toit d'immeuble. Des résidents des immeubles voisins sont alors soumis à une exposition à risque, et l'exposition se cumule lorsque plusieurs antennes proches couvrent une même zone. Avec la pression visant à favoriser et augmenter la communication par ondes radio qui existe depuis l'introduction de la 5G, on entend de plus en plus de riverains se plaindre de concentrations d'émetteurs dans certaines zones de communes où les antennes se dressent espacées de 150 à 250 m. Ce qui a, entre autres, un impact négatif sur la possibilité de louer ou de vendre un bien immobilier. Comme avec nombre d'autres localités, la carte ci-contre des antennes à Sion montre des concentrations d'antennes et des zones libres d'antennes.
Les opérateurs prétendent proposer un «modèle de dialogue sur les sites d’antennes». Dans la négociation, les opérateurs ne sont que des entreprises purement commerciales soumises à l'impératif du rendement. La plupart des interlocuteurs communaux qui reçoivent les opérateurs ne disposent pas des informations qui les aideraient à concevoir une gestion idéale des antennes de téléphonie mobile, domaine fort complexe.
Une planification ne peut pas d'empêcher la construction des antennes sur une commune. Son but est de coordonner les constructions entre les 3 opérateurs. Judicieusement pensée, elle aide à réduire les stations de base en zone résidentielle et fait en sorte qu'elles soient construites préférentiellement en zone industrielle, ce qui cause un risque sanitaire moindre, bien qu'officiellement, le risque sanitaire soit l'affaire de la Confédération.
Éducation numérique — le principe de précaution est-il appliqué?
18 février 2022 | Brigitte Neuhaus a déposé hier l'interpellation 22.117 au Grand conseil neuchâtelois: Éducation numérique — le principe de précaution est-il appliqué? Lien ci-dessous. Comme vous le savez, je suis très préoccupé par l'électrosmog dans les classes d'école. Merci Madame Neuhaus de remettre ce sujet sur le tapis. Le Conseil d’État, dans son rapport 19.032 «Éducation numérique» avait clairement exprimé en 2019 sa volonté d’appliquer le principe de précaution au cours du déploiement du projet d’éducation numérique dans les différents niveaux de l’école obligatoire neuchâteloise afin de ne pas risquer la mise en danger de la santé des enfants et des adolescents. On lit: «ne pas travailler à moins de 2 mètres d’une antenne Wi-Fi, si possible éloigner un appareil connecté au Wi-Fi de son corps» et «la mise en œuvre prévue dans les écoles obligatoires neuchâteloises va privilégier, lorsque c’est possible, les ordinateurs fixes, organisés en salles d’informatique» (p. 35). Dans le canton de Neuchâtel, on privilégie donc les ordinateurs connectés par câble RJ45. Bravo!
Brigitte Neuhaus écrit «le milieu scolaire doit être exemplaire et apporter les éléments éducatifs élémentaires en matière de gestion des risques liés aux CEM, tels que les consignes d’utilisation des Wi-Fi par exemple, qui devraient être éteints en dehors des temps d’utilisation, ou les recommandations en matière d’utilisation plus sécuritaire des différents appareils mobiles».
Quant à moi, j'observe que beaucoup trop d'enfants dorment avec des rayonnements Wi-Fi. La science a démontré que les rayonnements modifient les cycles du sommeil, cycles qui sont indispensables d'une part au fonctionnement optimal du cerveau à la fois au quotidien et à la fois sur le long terme. D'une manière générale, les effets négatifs sur le cerveau sont difficilement observables par l'individu lui-même, contrairement par exemple à un effet sur les muscles. Par ailleurs, de nombreuses influences qui semblent inoffensives à court terme peuvent se révéler catastrophiques pour le cerveau à très long terme.
Les écoles du canton de Neuchâtel connectées par fil
Je rappelle que le canton de Neuchâtel est dans un régime unique en Suisse depuis un arrêté de 2010 qui n’autorise que des réseaux filaires au niveau de l’école enfantine, primaire et secondaire 1 et, en principe, au niveau secondaire 2 également. Pour mémoire, les enfants qui emploient une tablette ou un ordinateur connecté en Wi-Fi sont exposés à un rayonnement qui vaut des milliers de fois la valeur préventive indicative recommandée par la médecine environnementale.
Des panneaux photovoltaïques qui dérangent? Une explication
9 février 2022 | Les panneaux photovoltaïques ont le vent en poupe. Ils produisent de l’électricité directement avec la lumière du soleil. Les panneaux génèrent du courant continu. Deux câbles acheminent l’électricité à l’onduleur. L'onduleur transforme le courant continu en courant alternatif et le synchronise avec le courant du réseau. L’onduleur est souvent installé à la cave ou au garage.
Le champ magnétique généré par les modules photovoltaïques et le long des câbles menant à l’onduleur est physiquement identique au champ magnétique terrestre. C’est un champ statique qui ne perturbe pas notre physiologie.
Les panneaux ne comportent aucune pièce en mouvement, et ne font ainsi pas de bruit. Ils n’émettent aucune particule fine. De temps en temps pourtant, des personnes qui vivent sous un toit équipé de panneaux photovoltaïques se plaignent de nuisances, notamment des troubles neurologiques, qu’elles attribuent aux panneaux photovoltaïques. Erreur sur la cause?
Les optimiseurs Wi-Fi
Un jour, j’en suis venu à m’intéresser aux «optimiseurs». Une installation photovoltaïque comprend un nombre variable de modules solaires montés en série. La tension totale est fortement dépendante de l’éclairage complet de chaque panneau. La mise en série des modules solaires fait que si un panneau est ombragé à 30%, par exemple en raison d’un arbre, de la cheminée ou d’un pan de toit, la production électrique totale diminue fortement, quoique le 70% de ce panneau et le 100% des autres panneaux reçoivent le soleil.
Ici intervient l’optimiseur. Il s’agit d’un boîtier qui peut être connecté à chaque module solaire. Il sert à maintenir fixe la tension de toute la chaîne de modules solaires. L’optimiseur atténue les pertes de puissance provoquées par l’ombrage, les différences intrinsèques entre chaque module neuf et les différences provoquées par le vieillissement des modules. Pour effectuer sa régulation, l’optimiseur échange régulièrement des données entre tous les panneaux.
Mesure faite, certains optimiseurs (par exemple de marque SolarEdge ou de marque Tigo) émettent du Wi-Fi à une cadence variable selon la marque. Dans certains cas, j’ai mesuré le rayonnement toutes les 1,9 seconde environ. Chaque transfert de données comprend 6 impulsions distinctes. Soit un total dans ce cas de plus de 11’300 signaux à haute fréquence émis par heure. L’intensité du signal Wi-Fi peut être «fortement significative» dans la pièce qui se trouve sous l’optimiseur, et même dans la pièce au-dessous, typiquement le rez-de-chaussée d’une villa.
En fonction de réflexions sur les structures métalliques de soutien des modules solaires et sur les modules eux-mêmes, le rayonnement microondes de l’optimiseur ou des optimiseurs se distribue de manière imprévisible dans la maison. Apprendre que l'installation solaire rayonne du Wi-Fi est une découverte désagréable pour des personnes qui câblent tout pour éviter les rayonnements à haute fréquence.
Nous sommes de plus en plus exposés à l’électrosmog dans les espaces professionnels, dans les lieux commerciaux et durant les transports.
À titre préventif, il est recommandé d’éviter tout rayonnement évitable, spécialement envers la population sensible (individus sous prescription médicale, immunodéficients, fœtus, enfants en croissance, personnes âgées). Il est ainsi suggéré d’utiliser des optimiseurs qui transmettent les données par câble informatique (le courant porteur en ligne [CPL] pollue toute l'installation électrique et la maison avec des hautes fréquences), et d’éloigner absolument l’onduleur le plus possible des lieux de vie. Durant l’ensoleillement et uniquement durant l’ensoleillement, l’onduleur génère un champ magnétique à 50 Hz. Et parfois aussi des harmoniques. Ces dernières peuvent beaucoup élever le risque.
Je me tiens à votre disposition avec compétences pour une consultation téléphonique ou un mesurage sur place si nécessaire.
   
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