veille sanitaire 5G - Pierre Dubochet

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Les informations dont je dispose sur le risque de l'exposition à la 5G sont reportées sur cette page.

Veille sanitaire 5G : la cinquième génération de téléphonie mobile annonce une rupture

La 5G promet d’augmenter le débit de téléchargement, d’augmenter le nombre de points de connexions, d’augmenter la puissance de nombreux émetteurs existants, d’augmenter le nombre d’équipements émetteurs mobiles et d’augmenter la périodicité des connexions. Il est ainsi responsable de s’interroger sur le risque de l’exposition à la 5G.
Il est illusoire de chercher quelque vérité auprès de collaborateurs par exemple de Swisscom, Sunrise, Salt, l’Asut*, la FSM**, ou Chance 5G*** pour ne citer qu’eux. Par contrat, leurs collaborateurs se sont obligés à sauvegarder les intérêts de leur employeur (diligence et fidélité: art. 321a al.1 et al. 4 CO) et ne peuvent pas reconnaître le risque sanitaire des rayonnements, sans quoi ils se mettraient à défendre les intérêts de tiers et causeraient un préjudice à leur employeur. Dans leurs communiqués, ces personnes sélectionnent les études conformes aux intérêts de leur employeur, se citent entre elles, évoquent le respect de normes et déforment trop souvent les faits.
* La «principale association du secteur des télécommunications en Suisse», financée par ses membres.
** Fondation de recherche sur l’électricité et la communication mobile, fondée par l’ETH Zurich, Swisscom, Salt, Sunrise, 3G Mobile (liquidé en 2011), cofinancée par Swisscom, Sunrise, Ericsson, Huawei, Cellnex et  Swissgrid (représentés au Conseil de fondation). La FSM finance des chercheurs qui se présentent faussement comme
«indépendants», à l'image de Martin Röösli, directeur de BERENIS, groupe d’évaluation du risque des rayonnements pour l’OFEV, qui n'a aucun diplôme en médecine, en biologie ou en physique et qui a été membre du conseil d’administration de la FSM de 2011 jusqu’à récemment.
*** Organisme de lobbying financé par Swisscom, l'Asut entre autres.
© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
conflit d'intérêts : aucun avec cet article
16 juillet 2020
mis à jour le 24 mai 2022
La 5G va-t-elle réduire l’exposition?
Lecture : 15 min | 4650 mots
Un point devrait être clair dans l’esprit du Lecteur: la 5G soutient le capitalisme de surveillance des objets connectés, activité parasite de sociétés commerciales qui œuvrent pour automatiser nos comportements. L’utilisateur est une source où des capitalistes puisent gratuitement une matière première appelée «comportements futurs» pour les vendre sur des marchés. Par conséquent, l’électrosmog généré par les objets connectés en 5G ne suit pas l'usage de l’utilisateur, mais obéit à des finalités voulues par les concepteurs. Il en ressort de nombreuses inconnues quant à la fréquence des connexions, inconnues qui entravent l'analyse du risque sanitaire.
La 5G pose des défis inédits dans le domaine de la prévention des risques sanitaires. Tentons d’y voir un peu plus clair en nous intéressant aux faits. En particulier nous examinerons les causes du risque que sont la modulation et la polarisation des ondes de la téléphonie mobile, deux causes acceptées par la majorité des biophysiciens qui ont la plus grande expertise du risque des rayonnements.
Le lecteur doit se souvenir que les normes n'ont ni fondement médical ni fondement épidémiologique. Les limites d'exposition suisses ont été définies en tenant compte de «possibilités économiquement supportables» d'exploiter des émetteurs; on ne peut donc écarter un risque d'atteinte.
Fournisseur de Swisscom, Ericsson signalait en 2017 que ses antennes adaptatives 5G ne fonctionnent pas avec les limites en vigueur en Suisse. Une augmentation de l’intensité était en quelque sorte programmée.
La 5G promet d’augmenter le débit de téléchargement, d’augmenter le nombre de points de connexions, d’augmenter le nombre d’équipements émetteurs mobiles et d’augmenter la périodicité des connexions. Ces quatre coefficients haussent le rayonnement environnemental. Prétendre que la 5G réduirait l’exposition constitue de la désinformation. Désinformer consiste à diffuser volontairement des informations inexactes dans le but de faire tirer des conclusions fausses.
Lorsque le public est mal informé, il est peu probable qu’il fasse les choix qu’il croit faire. On ne peut qu’espérer que la tendance actuelle à ignorer la science et la logique par des généralisations, du sensationnalisme, un faux bon sens et des illustrations trompeuses prenne fin rapidement.
Dans ce texte, la bande de fréquences 3’400-3’800 MHz est résumée en «3,5GHz». Dans ce texte, «3,5 GHz» et «antennes adaptatives» sont interchangeables.
L’exposition aux rayonnements est liée au volume de données transféré
L’exposition aux rayonnements est liée au volume de données transféré. Entre 2010 et 2020, le volume de données a été multiplié par 10 (chaque lien ouvre un nouvel onglet). On pourrait résumer ainsi: 10 fois plus de données égale 10 fois plus d’électrosmog égale 10 fois plus de risques sanitaires. Si on multiplie à nouveau le volume par dix d’ici 2030, le risque sera multiplié par cent entre 2010 et 2030. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller?
LUS | lieu à utilisation sensible
  • les locaux situés à l’intérieur d’un bâtiment dans lesquels des personnes séjournent régulièrement durant une période prolongée;
  • les places de jeux publiques ou privées, définies dans un plan d’aménagement;
  • les parties de terrains non bâtis sur lesquelles des activités au sens ci-dessus sont permises.
[ORNI, art. 3, ch. 3]
Là où la 5G augmente la dose
Les faits suivants indiquent que la dose (l'exposition) ira en s’élevant:
  • Les opérateurs renforcent la puissance des stations de base partout où c’est possible, désormais spécialement en zone rurale, ce qui augmente la dose reçue de la population exposée.
  • Les opérateurs multiplient les stations de base, ce qui augmente la dose reçue de la population nouvellement exposée.
  • Le diagramme d’émission des antennes adaptatives est plus large horizontalement et verticalement que celui des antennes traditionnelles. Ce qui augmente la dose reçue de la population exposée en périphérie de la direction principale de propagation.
  • Depuis le 1er janvier 2022, les antennes adaptatives peuvent émettre jusqu’à près de 16 V/m dans les lieux de vie, ce qui augmente assurément la contrainte physiologique.
  • Des brevets prouvent que de futurs smartphones augmenteront la puissance émise au fur et à mesure de l’éloignement du corps pour émettre au plus près de la limite. Ce qui augmentera la dose de l’utilisateur et des personnes voisines de l'appareil.
  • En France, l’ANFR estime que l’effet rebond fera croître la consommation mobile de 7 Go mensuels moyens en 4G à 28 Go en 5G. D’après OpenSignal, les utilisateurs suisses de smartphone ont téléchargé au premier trimestre 8,7 Go/mois en 2019 et 15 Go/mois en 2021. Tout indique que la 5G accroîtra la consommation mobile.
  • Le déploiement d’objets 5G connectés augmentera l’électrosmog.
La 5G à 3,5 GHz demande une grande intensité
Dans sa réponse en 2017 à la Consultation publique sur la mise au concours et l’attribution de nouvelles fréquences de téléphonie mobile en Suisse, «Ericsson souhaite soutenir l’OFCOM dans les discussions actuelles sur la réévaluation des limites réglementaires actuelles (en termes de mesure et/ou de puissance de sortie totale), en tenant compte à la fois des besoins futurs des communications mobiles et de la situation historique dans d’autres pays de l’UE où des limites plus élevées sont en vigueur depuis de nombreuses années».
Ericsson de préciser que les maisons situées à moins de 115 mètres de distance, verticalement à 35 m au-dessus ou 35 m au-dessous de l’antenne seront exposées à des champs compris entre 6 et 50 V/m. L’équipementier attend les commandes. Et prévient qu’une 5G fonctionnelle passe par une hausse des limites d’exposition, en Suisse comme dans d’autres pays!
Malgré 4 refus politiques d’élever les valeurs d’exposition, le 8 décembre 2016, le 5 mars 2018, le 22 mai 2020 puis en octobre 2021, les lobbyistes ont fini par l’emporter. Au nom du Conseil fédéral suisse, le président Guy Parmelin approuve une modification en catimini de l'ORNI* le 17 décembre 2021 avec entrée en vigueur le 1.1.2022.
* Ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant
Utile à savoir: Guy Parmelin a siégé durant des années au conseil d'administration de Fenaco, un fournisseur des agriculteurs qui compte sur la 5G et sur le tout numérique pour «une exploitation plus respectueuse des ressources naturelles». La 5G, Bis repetita de la chimie du siècle passé:  dégradation de l’environnement, servitude du monde paysan pour une hausse de productivité de plus en plus marginale.
Ainsi, l’ORNI légalise un «facteur de correction» qui fait bondir le champ électrique des antennes adaptatives jusqu’à près de 16 V/m. À condition qu’un dispositif automatique assure, par blocs de 6 minutes, une moyenne inférieure à 5 V/m. Il n’existe aucune preuve que ce système fonctionne chez Swisscom et chez Salt (je n'ai pas examiné celui de Sunrise).
Pour mémoire, Ericsson —fournisseur de Swisscom dont l’actionnaire principal est la Confédération— a été condamné à une amende record d’un milliard de dollars pour avoir usé de corruption dans ses activités dans les télécommunications. «Grâce à des caisses noires, des pots-de-vin, des cadeaux et la corruption, Ericsson a mené ses activités dans les télécommunications avec pour principe: ’seul l’argent compte’» a accusé le procureur de New York.
Les journalistes de K-Tipp ont eu accès aux résultats des mesurages officiels de 16 cantons effectués entre 2018 et 2021, avant l’entrée en vigueur du facteur de correction. Une antenne mesurée sur 5 dépasse la limite. Des valeurs de 8 à 11 V/m ont été mesurées, au lieu de 5. Avec l’introduction du facteur de correction, on doit donc s’attendre de temps en temps à des champs de 25 à 30 V/m dans les LUS (pièces de séjour, écoles, hôpitaux, homes, etc.).
La valeur préventive indicative est 0,2 V/m (100µWm2) de jour pour l’adulte en bonne santé; 0,06 V/m (10µWm2) de nuit et 0,02 V/m (1µWm2) pour les sujets sensibles selon l'EUROPAEM.
la population sensible
  • individus sous prescription médicale,
  • sujets intolérants aux rayonnements non ionisants («EHS»),
  • immunodéficients,
  • foetus,
  • enfants en croissance,
  • personnes âgées
[EUROPAEM 2016]
La justification de la hausse jusqu’à 10 fois de la puissance (3,16 fois pour le champ électrique et 3,16 fois pour le champ magnétique) par le Conseil fédéral est que, contrairement aux antennes conventionnelles qui émettent horizontalement environ à 120°, les antennes adaptatives forment 16 à 81 faisceaux qui visent (théoriquement) les appareils mobiles par de brèves émissions qui envoient les paquets de données. Selon cette considération, un individu recevra, par exemple, dix fois plus d’ondes dix fois moins longtemps, et ainsi une valeur moyenne identique.
Les études sur le vivant et l’expérience pratique de la médecine environnementale ont largement démontré la fausseté de cette opinion! Élever l'intensité augmente le risque biologique. La «valeur moyenne» est une notion mathématique sans aucun fondement biologique.
Le temps nous montrera si les antennes adaptatives accentuent des symptômes neurologiques dont se plaignent les personnes exposées entre autres à la 3G et la 4G et si elles impactent négativement les personnes qui sont sujettes à des troubles cardiaques. En effet, des études indiquent que les premiers symptômes sont neurologiques; quand l'intensité augmente, le muscle cardiaque est également touché. En outre, une fois les symptômes déclenchés, ils sont plus longs à se résorber avec une intensité plus élevée.
Voyons la figure 1 ci-dessous qui résume la situation dès 2022 :
Figure 1. Comparaison des valeurs limites et des fréquences avant et après le 1er janvier 2022.
Forme du signal et interaction biologique
La modulation est une variable fondamentale dans la considération du risque. Le facteur de crête, autrement dit la dynamique du signal dans le temps, intervient dans les possibles interactions biologiques. Le facteur de crête se définit par le rapport entre le moment d’intensité la plus faible et le moment d’intensité la plus puissante (la crête), en tenant compte du «temps de montée», du «temps de descente» et du nombre de variations par unité de temps, par exemple une seconde. La dynamique du signal est beaucoup plus importante en 5G à 3,5 GHz qu’en 4G.
Liée à d'autres particularités, la modulation explique l’interaction biologique de l’électrosmog. Une autre particularité est la polarisation des ondes artificielles. La lumière solaire n’est pas polarisée. Ses forces électromagnétiques, également réparties dans l'onde, maintiennent l’équilibre des charges électriques qu’elle touche. Une onde radio est polarisée par l’antenne. Par nature, elle déséquilibre les charges électriques qu’elle rencontre. Voir la figure 2 qui illustre ce phénomène.
Figure 2. Rayonnement polarisé et rayonnement non polarisé.
Notre physiologie se régule notamment en utilisant l’orientation des molécules, le déplacement d’ions et d’électrons. L’énergie électromagnétique non polarisée qui nous vient du soleil maintient l’équilibre des charges. Tout le contraire de la téléphonie mobile, qui déséquilibre des charges. En fonction de forces antagonistes à vaincre dans le tissu humain, l’intensité d’une onde artificielle peut orienter différemment des molécules, et déplacer des ions et des électrons. Exactement comme un aimant oriente l’aiguille d’une boussole et attire la limaille de fer. Puisque la modulation fait constamment varier l’intensité de l’onde, la force d’action qui agit sur l’orientation de molécules et le déplacement d’ions et d’électrons varie constamment.
La figure 3 illustre la différence de modulation entre la 4G et la 5G à 3,5 GHz. La 5G envoie des pics réguliers de signaux beaucoup plus intenses dans l’environnement que les générations précédentes.
Figure 3. Comparaison du signal 4G et du signal 5G à 3,5 GHz.

«Sous l’angle de la toxicologie, la science énonce sans l’ombre d’un doute qu’on ne peut pas examiner le risque de la 2G, de la 3G ou de la 4G pour conclure sur le risque de la 5G. Je vous invite à considérer comme désinformation toute allégation contraire».

Réponse de l’organisme aux perturbations de l’électrosmog
La multiplication des fréquences
Hors 5G, le réseau de téléphonie mobile suisse exploite les fréquences de 800, 900, 1’800, 2’100 et 2’600 MHz. La 5G ajoute 700, 1’400 et 3’400-3’800 MHz. Du point de vue toxicologique, l’ajout de fréquences —à intensité globale similaire— modifie le risque.
De toutes les fréquences de la téléphonie mobile, la fréquence de 700 MHz bénéficie de la meilleure propagation. Elle offre ainsi la plus vaste couverture à l’extérieur (jusqu'à 8-15 km); elle est celle qui pénètre le mieux dans les logements et c’est celle qui entre le plus profondément dans les tissus humains. Entre toutes, son débit est le plus faible.
La fréquence de 1'400 MHz est une fréquence intermédiaire alliant débit et portée satisfaisants. Certainement le meilleur compromis pour remplir les espaces avec un débit honorable. On doit s’attendre à l’arrivée progressive de ces deux nouvelles fréquences dans nos intérieurs en 2022.
De plus amples détails sur les fréquences sur cette page.
Fréquences entre 3'400 et 3'800 MHz
En Suisse, des antennes adaptatives exploitent une bande comprise entre 3,4 et 3,8 GHz, la «fréquence haute».
Selon des essais rapportés en France par l’ANSES (2) le téléchargement d’un fichier de 1 Go à 120 m d’une antenne adaptative visible émettant 200 W nécessite 15 secondes. L’intensité moyenne sur 6 minutes, incluant 15 secondes de transmission, vaudrait 1,1 V/m.
D’où il ressort une exposition du «corps entier» que la modulation devait faire osciller entre 1 V/m et 12 à 32 V/m pour un champ efficace d’approximativement 24 V/m durant la transmission. Ces variations ont lieu dans des temps de montée et de descente inférieurs à la microseconde ou un peu plus d’une microseconde, avec pour conséquence directe des chocs à l’échelle ionique, cellulaire et moléculaire, et des rotations extrêmement rapides d’éléments biologiques polarisés.
La science a démontré qu’à même amplitude, les signaux haute fréquence périodiques sont beaucoup plus nocifs que les signaux constants, et que l’élévation de l’intensité des signaux périodiques entraîne un risque plus élevé de dégradation de l’état de santé.
Dans les LUS, les variations extrêmement rapides de champ existeront entre une intensité inférieure à 1 V/m et supérieure de 8-16 V/m, incluant la fenêtre d’intensité bioactive de 6 V/m (Panagopoulos, Chavdoula et Margaritis 2010; Salford et coll. 2008).
Le 3,5 GHz ajoute un nouveau risque pour la population. Beaucoup plus préoccupant que celui du 700 et du 1’400 MHz.
La signalisation
Certaines technologies numériques émettent constamment une onde répétitive, parfois appelée «signal de balise», «signal de synchronisation» ou «signalisation» en l’absence de transmission de signal utile. C’est le cas du Wi-Fi et du DECT (téléphones d’intérieur). Écoutez ici le son du signal de balise du Wi-Fi.
En exposition chronique durant de nombreuses années, cette onde peut devenir toxique pour l’organisme dès quelques dixièmes de volt par mètre. Le risque est en lien avec le facteur de crête. Il n’y avait pas de signalisation en téléphonie mobile avant la 5G, dont les antennes balaient constamment la zone de couverture à la recherche de demandes de connexion à l’aide de 1 à 8 signaux d’une durée de 10 millisecondes.
Les mesurages actuels montrent qu’en l’absence de trafic, à 200 mètres d’une antenne 5G, la signalisation vaut selon l’équipementier entre 0,01 V/m (non significatif) à 0,6 V/m (intensité maximale pour la catégorie «fortement significatif»). Pour le moment, la signalisation est plus intense chez Samsung, Nokia ou Huawei que chez Ericsson.
Dose et risque augmentent conjointement
Les études disponibles
On peut estimer qu’une population d’environ 200’000 personnes vit sous une intensité «corps entier» entre 1 et 5 V/m générée par une des 20’000 stations de base de téléphonie mobile. Une population idéale —les adresses les plus exposées figurent dans la fiche de données spécifique de chaque émetteur— pour une enquête sanitaire. Une population soigneusement, consciencieusement, que dis-je, scrupuleusement évitée dans le discours de toutes les enquêtes épidémiologiques suisses de ces vingt dernières années, ce que confirme la newsletter spéciale de juillet 2020 de BERENIS («Les études épidémiologiques existantes sur les expositions du corps entier sur le long terme au-dessus de 1 V/m sont encore insuffisantes»). Craint-on de découvrir pire que les perturbations observées à Schwarzenburg avec 0,4 V/m?
Le groupe de travail «Téléphonie et rayonnement» a livré son rapport éponyme en novembre 2019. Les auteurs ont déclaré que «la structure du signal et la dynamique changeront très peu par rapport à la précédente technologie LTE» (p.45), ce que des auteurs savaient être faux puisqu’en 2017 déjà «Ericsson souhaite soutenir l’OFCOM dans les discussions actuelles sur la réévaluation des limites réglementaires actuelles». Pour l’essentiel, le chapitre «effets sur la santé» de ce rapport se trouve désormais périmé par l’énorme dynamique du signal que le «facteur de correction» a rendu possible par la modification de l’ORNI au 1.1.2022.
Aucune étude ne quantifie le risque du 700 MHz. Pareil pour le 1’400 MHz. Seules quelques études anciennes —entre autres sur des radars— renseignent un peu sur le 3’500 MHz. Une indique que l’exposition néonatale de l’animal perturbe la reproduction, l’adaptation au stress et le système neurovégétatif hypothalamique de l’adulte (Dret/DGA 1979). À l’automne 2021, pour le 700, 1’400 MHz et 3,5 GHz «les éléments de preuve disponibles ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’un effet sanitaire».
Note du 11 mars 2022 | Au 7 janvier 2022, il n'existe à ma connaissance aucune étude expérimentale humaine sur les effets du rayonnement 5G.
Note du 25 mars 2022 | Une première étude sur l'exposition humaine à la 5G est parue en Suède. Je la commenterai en mai, dans le contexte suisse (elle est maintenant commentée).
En revanche, des milliers d’études publiées depuis les années 1950 font état d’effets sanitaires lors de l’exposition à d’autres radiofréquences. Dans les études qui ne montrent pas d’effet, biffez toutes celles qui ont exploité une modulation créée par un générateur à haute fréquence: elles se basent sur une condition qui n’existe jamais en réalité.
Plus la fréquence augmente, moins le rayonnement pénètre le corps. Certains militent que, avec les fréquences plus hautes, les interactions ne se produisent que proches de la surface du corps. Une modélisation dit le contraire. Car la fraction volumique d’éléments chimiques conducteurs est plus élevée chez l’enfant en bas âge que chez l’adulte. Cela exerce une influence directe sur le rayonnement absorbé par les tissus. D’après cette modélisation, le cerveau d’un enfant de 3 ans reçoit 61% de rayonnement en plus à 700 MHz que le cerveau d’un adulte, et même 78% à 2,6 GHz (Mohammed et coll. 2017).
Une estimation empirique laisse à penser que l’exposition du cerveau de l’enfant à 3,5 GHz provoquerait une absorption supplémentaire comprise entre 80 et 110% de l’absorption de l’adulte, alors que ses capacités de maintien de l’homéostasie sont moins performantes.
De plus, la peau contient de nombreuses glandes sudoripares riches en eau et en ions: mélange parfait pour des effets de rotation et de déplacement provoqués par le champ électromagnétique artificiel et sa redistribution plus en profondeur par réflexion et réfraction. Les tissus ont une certaine conductivité et des réactions variant selon la fréquence des courants électriques endogènes.
Enfin, des nerfs en rameaux extrêmement abondants innervent l’épiderme et le derme. D’innombrables cellules sont chargées de transmettre des informations électriques à l’intérieur du corps, souvent jusqu’au cerveau. Les études disponibles sur la peau humaine ont fait appel à une sélection de cellules cultivées. Il existe un grand nombre de types de cellules différentes. La connaissance disponible est —doux euphémisme— très fragmentaire.

La fraction volumique d’éléments chimiques conducteurs est plus élevée chez l’enfant en bas âge que chez l’adulte, ce qui renforce l'effet des rayonnements chez l'enfant.

Première étude de cas sur l'homme
Publiée dans la revue Medicinsk Access de février 2022, la première étude de cas sur l’humain exposé à la 5G nous vient de Suède. Elle est cosignée par le Dr Lennart Hardell, oncologue et chercheur à la Fondation pour la recherche sur l’environnement et le cancer, et Mona Nilsson, directrice de la Fondation suédoise pour la protection contre les rayonnements.
Un couple de soixantenaires vivait depuis dix ans au septième étage d’un immeuble juste en dessous d’une antenne de téléphonie mobile 3G et 4G. L’homme (63 ans) déclarait des antécédents d’arthrose dans la hanche droite depuis 4 ans, aux doigts depuis 12 ans environ, plus un eczéma séborrhéique au visage et sur le cuir chevelu, de l’hypertension depuis environ 15 ans, des acouphènes qui ont commencé 6 ans plus tôt et des symptômes allergiques incluant des saignements de nez durant la saison pollinique. Excepté un traitement contre l’hypertension, la femme (62 ans) se trouvait en bonne santé.
Lorsqu’il a appris qu’une antenne 5G allait être installée, le couple a fait effectuer une mesure de rayonnements. L’intensité moyenne relevée à trois endroits était de 1,2 V/m (3'800 μW/m2), valeur considérée comme «extrêmement significative» en exposition diurne selon la médecine environnementale. En exposition chronique à long terme, une telle valeur présente des risques d’atteintes, spécialement auprès de la population sensible.
Après la mise en service de la 5G, l’homme s’est plaint notamment de maux de tête, de l’augmentation d’acouphènes, d’affections cutanées et de saignements de nez. Sa pression sanguine s’est modifiée. Il a déclaré un état de fatigue, des difficultés à l’endormissement et une tendance à la dépression.
La femme a annoncé une altération de sa régulation thermique et de la fonction cardiaque, en plus de difficultés respiratoires et d’oppression thoracique. Sur le plan neurologique, une importante dégradation fonctionnelle a eu lieu puisque la femme indique une forte hausse des étourdissements, un accroissement significatif de la fatigue, de grandes difficultés à l’endormissement, des troubles de la concentration, des troubles de l’équilibre, une diminution de la qualité de la mémoire à court terme, des états de confusion, des attaques de panique, une tendance à la dépression, des moments de forte irritabilité, et enfin une progression des acouphènes assortie d’une légère intolérance à certains sons.
Après la mise en service des antennes 5G, le rayonnement a été mesuré deux fois à six semaines d’intervalle à plusieurs endroits. La moyenne des valeurs mesurées était de 9,7 V/m (250'000 μW/m2). Entre-temps, en raison de la gravité des symptômes autoévalués, le couple a quitté les lieux pour un logement où la moyenne des valeurs mesurées en deux endroits vaut 1,65 V/m (7'200 μW/m2), intensité extrêmement significative en médecine environnementale.
Après l’emménagement dans leur nouvel appartement, les symptômes provoqués par les rayonnements se sont atténués ou résorbés en 1 jour chez l’homme et en 1 à 3 jours chez la femme.
Figure 5. Liste des symptômes autodéclarés. Cliquez pour agrandir.
Doit-on s’attendre à des atteintes similaires en Suisse?
Oui, entendu toutefois que les symptômes sont strictement individuels, compris dans un vaste ensemble. L’ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI) a été modifiée au premier janvier 2022 pour favoriser le débit de la communication mobile. Désormais, les opérateurs peuvent émettre jusqu’à 15,8 V/m dans les lieux à utilisation sensible, contre 5 V/m auparavant. Mais même si vous examinez attentivement la «fiche de données spécifique au site» déposée pour la mise à l’enquête d’un émetteur de téléphonie mobile, vous ne lirez jamais une valeur supérieure à 4,99 V/m. Il vous faudra calculer le champ maximal possible en fonction du matériel installé, exercice qui m’a amené à trouver récemment une prévision de 7,2 V/m à 55 m d’une antenne. Je m’attends à trouver des valeurs plus élevées.
Avant la 5G, de légères dégradations physiologiques chez l’homme —en particulier les indicateurs que sont ici les acouphènes et les symptômes allergiques provoqués par une diminution de la fonction immunitaire— permettent d’anticiper une atteinte plus conséquente en cas de hausse de l’intensité des rayonnements.
Chez la femme, de légers troubles de la vision, un pouls occasionnellement irrégulier, une légère atteinte aux capacités de concentration, une légère fatigue et surtout des étourdissements occasionnels sont des indicateurs d’un état de vulnérabilité aux rayonnements.
Chez cette femme et chez cet homme, dix ans d’exposition à la 3G et à la 4G —et d’autres expositions toxiques inconnues— ont provoqué des dérèglements macromoléculaires et des fragilisations. Quelques jours après le commencement des émissions d’ondes en 5G, leurs capacités d’adaptation ont été débordées, à commencer probablement par l’épuisement de la protection oxydante. Parmi les conséquences importantes de cet épuisement, le fonctionnement cérébral est altéré, le transport de l’oxygène est ralenti, la production d’énergie nécessaire à de nombreuses fonctions vitales dont la contraction musculaire et les réactions enzymatiques est réduite, alors même que la consommation d’énergie basale est accrue pour les besoins de défense.
La figure 4 plus haut met en évidence qu'un sujet âgé exposé au quotidien à des ondes radio de plusieurs volts par mètre court un risque particulièrement élevé.
Il est important de se souvenir que la rupture des équilibres physiologiques n’est pas uniquement provoquée par l’augmentation de l’intensité du rayonnement. Les variations constantes de l’intensité entraînées par les nouveaux systèmes dévolus à la 5G demandent à l’organisme une contre-réaction distincte de celle de la 4G. Les dérèglements engendrés par l'exposition aux ondes radio sont principalement déclenchés par des réactions rapides et indésirables du système nerveux, en particulier lorsque le rayonnement perturbe le métabolisme du calcium. Les compensations et réparations sont infiniment plus lentes, parce que les molécules chimiques sécrétées par les glandes endocrines doivent arriver à leurs cibles relativement éloignées au moyen du flux sanguin, ce qui peut prendre 90 secondes et plus. En conséquence, la stabilisation biochimique est moins efficace lorsque le rayonnement varie constamment. En pareille situation, une plus ample expressivité des réactions et des changements morphologiques des tissus sont constatés.
Bien que cette étude ne porte que sur deux personnes et ne soit pas représentative du risque de l'exposition à la 5G, elle rappelle qu'une nouvelle technologie entraînant des risques nouveaux peut être déployée sur tout le territoire en l'absence de toute étude et en l'absence d'assurance de responsabilité civile des exploitants. C'est donc à la population civile de supporter tout dommage potentiellement induit par cette transformation de l'environnement, transformation contre laquelle elle ne dispose que de moyens limités d'opposition.
Mise à jour régulière...
L'article sera mis à jour dès que de nouvelles données seront disponibles. Revenez de temps en temps.
Ces publications complèteront utilement votre savoir :
Références:

  • DRET/DGA,  Comptes-rendus sur les effets spécifiques neuroendocriniens chez le rat adulte  ayant été exposé à la période néonatale à une irradiation micro-ondes, Paris,  1979-1980. Voir aussi URSI – CNFRS, CNRS, IRPAA, OMS - Effects of microwave  neonatal exposure on the development of corticotrp and gonadotrop functions in  the rat. International symposium – Electromagnetic waves and biology. in  Jouy-en-Josas (France) – June 30, July 4 1980 pp 85-88.
  • Mohammed B, Jin J, Abbosh A,  Bialkowski K, Manoufali M, Crozier S (2017): Evaluation of children exposure to  electromagnetic fields of mobile phones using age-specific head models with  age-dependent dielectric properties. IEEE Access 2017. https://doi.org/10.1109/ACCESS.2017.2767074
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