valeurs préventives hautes fréquences (téléphonie mobile, Wi-Fi, DECT, radars...) - Pierre Dubochet

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EUROPAEM | Académie européenne de médecine environnementale — hautes fréquences (3 MHz à 300 GHz)

La radio numérique DAB+, la téléphonie mobile, le téléphone portable d'intérieur DECT, le Wi-Fi et les radars tournants constituent les principales sources d'électrosmog à haute fréquence.

© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
conflit d'intérêts : aucun avec cet article
10 octobre 2017
mis à jour le 28 juillet 2022
Les sources typiques de rayonnement de hautes fréquences (HF)
Lecture : 3 min | 1200 mots
Elles comprennent les antennes de diffusion de radio et de télévision, les stations de base de communication mobile, par exemple:
  • Radio commerciale en FM (88—108 MHz), sera désactivée en 2024
  • DAB+ (174239 MHz) — remplace la radio FM
  • TETRA / POLYCOM (380—400 MHz) sorte de talkie-walkie sécurisé
  • DVBT (470782 MHz) lire ci-dessous
  • GSM [2G] (900 et 1800 MHz)
  • UMTS [3G] (2100 MHz)
  • LTE [4G] (800, 900, 1800, 2500 à 2700 MHz)
  • NR [5G] (700,1400 et 3500—3800 MHz)
La téléphonie de cinquième génération (5G) est lentement déployée en Suisse. Toutefois les opérateurs ont réaffecté des émetteurs 3G et 4G en 5G, ce qui ne produit pas un rayonnement 5G comme attendu. Le risque sanitaire n'est pas le risque de la vraie 5G.
Plus d'informations sur les fréquences.
(chaque lien ouvre un nouvel onglet).
Le réseau TETRA / POLYCOM est un réseau radio sécurisé pour les services officiels (police, pompiers, ambulances, gardes-frontières, etc.). Il comprend plusieurs dizaines de sites d'antennes par canton (p. ex 55 stations de base pour le canton de Vaud, une sur le toit de l'hôpital de Morges, une au Chamossaire, etc.) gérés par des centres de communications (5 pour le canton de Vaud). Il arrive que des lieux de vie soient proches d'une antenne.
Le réseau DVB-T en Suisse (transmission vidéo numérique par ondes radio, appelé TNT pour télévision numérique terrestre en France) a été utilisé entre 2003 et 2019. Son successeur, le standard DVB-T2 (TNT2 en France) en haute résolution est transmis par l'émetteur de la Barillette sur la Dôle (RTS1, RTS2, LFM TV, Léman Bleu, Rouge TV et One FM TV) depuis juin 2020. Un autre émetteur DVB-T2 est situé au sommet du Salève, à la  gare du téléphérique. Ensemble, ils couvrent la région frontalière Suisse-France du Grand Genève.
Stations de base de téléphone sans fil, routeurs
  • par exemple DECT (1900 MHz)
  • points d'accès Wi-Fi et leurs clients (2450 et 5600 MHz)
  • veille bébé, parfois en technologie DECT
  • Wi-MAX (3400-3600 MHz), etc.
Radars tournants
  • par exemple radars d'aviation, radars météo, radars de navigation.
Dans les zones où les gens passent des périodes prolongées, soit > 4 h par jour, réduire l'exposition aux rayonnements radiofréquences à des niveaux aussi bas que possible en dessous des valeurs indicatives de prévention indiquées ci-après.
Tableau 1. Valeurs indicatives de prévention pour les hautes fréquences:
Source
Exposition jour
Exposition nuit
Population sensible*
Radio FM
  10 000 µW/m2
1 000 µW/m2
100 µW/m2
TETRA  
1 000 µW/m2
100 µW/m2
10 µW/m2
DVBT
1 000 µW/m2
100 µW/m2
10 µW/m2
GSM (2G)
100 µWm2
10 µWm2
1 µWm2
UMTS (3G)
100 µWm2
10 µWm2
1 µWm2
LTE (4G)
100 µWm2
10 µWm2
1 µWm2
NR (5G)
en cours
d'évaluation

DECT **
100 µWm2
10 µWm2
1 µWm2
GPRS
10 µWm2
1 µWm2
0,1 µW/m2
DAB+
10 µWm2
1 µWm2
0,1 µW/m2
Wi-Fi ***
10 µWm2
1 µWm2
0,1 µW/m2
** Téléphone sans fil d'intérieur
*** Wi-Fi à 2,4 et 5 GHz
Basé sur: BioInitiative (1, 2); Kundi et Hutter (3); Leitfaden Senderbau (4); PACE (5); Déclaration de Seletun (6). *) Principe de précaution par un facteur 3 (intensité du champ) = un facteur 10 (densité de puissance). Voir aussi IARC 2013 (7) et Margaritis et coll. (8).
la population sensible
  • individus sous prescription médicale,
  • sujets intolérants aux rayonnements non ionisants («EHS»),
  • immunodéficients,
  • foetus,
  • enfants en croissance,
  • personnes âgées
[EUROPAEM 2016]
Tableau 2. Comparaison des valeurs préventives et des valeurs-limites:
Voici côte à côte les valeurs indicatives préventives en journée pour l'adulte avec les valeurs-limites autorisées dans les lieux à utilisation sensible (LUS). Les valeurs pour l'enfant sont cent fois moindres que pour l'adulte, le facteur est donc cent fois plus grand.
Source
Valeur préventive jour
Valeur-limite LUS*
facteur
Radio FM
  10 000 µW/m2
24 000 µW/m2
x 2,4
TETRA  
1 000 µW/m2
10 000 000 µW/m2**
x 10 000
DVBT
1 000 µW/m2

GSM (2G)
100 µWm2
66 000 µWm2
x 660
UMTS (3G)
100 µWm2
66 000 µWm2
x 660
LTE (4G)
100 µWm2
66 000 µWm2
x 660
NR (5G)

66 000 µWm2

DECT
100 µWm2
10 000 000 µW/m2**
x 100 000
GPRS
10 µWm2
66 000 µWm2
x 6 600
DAB+
10 µWm2
24 000 µW/m2
x 2 400
Wi-Fi
10 µWm2
10 000 000 µW/m2**
x 1 000 000
* LUS = lieu à utilisation sensible. Voir tableau ci-dessous.
** Valeurs selon l'ICNIRP. Les appareils portatifs sont exclus de la législation de l'ORNI. La Suisse n'a pas établi de limites spécifiques afin de ne pas créer une «entrave technique au commerce».
CF : Loi fédérale sur les entraves techniques au commerce (LETC - sur le liste de la Confédération. Ouvre un nouvel onglet).
LUS | lieu à utilisation sensible
  • les locaux situés à l’intérieur d’un bâtiment dans lesquels des personnes séjournent régulièrement durant une période prolongée;
  • les places de jeux publiques ou privées, définies dans un plan d’aménagement;
  • les parties de terrains non bâtis sur lesquelles des activités au sens ci-dessus sont permises.
[ORNI, art. 3, ch. 3]
La 5G se déploie en Suisse. Que sait-on des risques sanitaires?
Je ne dispose pas actuellement d'information permettant de déterminer si, à intensité d'exposition identique, l'exposition à la 5G utilisée en Suisse entraîne plus ou moins de risques, ou plus ou moins de symptômes, que l'exposition à la 4G.
Je reste prudent par rapport aux annonces faites ici et là relatifs à des symptômes annoncés comme étant dus à la 5G.
Vous trouvez un lien ci-dessous qui rassemble mon savoir sur le risque sanitaire de la 5G.
Quelques gestes préventifs que je vous invite à faire avec votre smartphone
Éloignez le téléphone du corps le plus possible. En déplacement, portez-le dans un sac à dos ou un sac à main. Ne le laissez pas sur votre bureau et encore moins sur la table de nuit; éloignez-le de 3 mètres aussi souvent que possible.
— En conversation, évitez de mettre votre smartphone contre la tête. Utilisez de préférence le haut-parleur.
D'une façon générale, les casques avec fil ne peuvent pas être recommandés pour réduire l'exposition de la tête. Dans certains cas, l'éloignement de l'appareil rendu possible avec le casque réduit l'exposition à la tête. Dans d'autres cas, les hautes fréquences transmises par l'antenne de l'appareil parviennent au câble du casque, et se propagent à la même intensité grâce à lui jusqu'aux écouteurs.
— Les casques sans fil émettent des ondes radio au moyen du Bluetooth. Le signal d'un seul écouteur Bluetooth peut être dix fois plus puissant que l'émission en 3G ou en 4G du smartphone en cas de bonne connexion (station de base à proximité). L'émission du signal intra-auriculaire (avec l'écouteur dans l'oreille) rapproche particulièrement l'émetteur du cerveau, en infligeant des émissions des deux côtés de la tête, en plus du Bluetooth émis par le smartphone et en plus du rayonnement 3G ou 4G émis par le smartphone. Les casques sans fil Bluetooth entraînent une exposition extrêmement significative du cerveau aux hautes fréquences et sont donc non recommandés.
— Il existe des casques à tube d'air qui transportent la voix de votre correspondant et la vôtre dans la colonne d'air d'un tube souple. La vibration de l'air est transformée en signal électrique à proximité du smartphone. Ces casques à tube d'air permettent de réduire efficacement l'exposition du cerveau.
— Les hommes devraient éviter de garder un smartphone dans leurs poches de pantalon, car les organes reproducteurs masculins sont particulièrement sensibles aux ondes de haute fréquence.
Les femmes devraient éviter de glisser un smartphone dans leur soutien-gorge. Des tumeurs du sein ont pu être reliées aux expositions aux RNI.
(le lien ouvre un nouvel onglet)
— Autrefois fiable, le mode avion est de plus en plus contourné par des applications difficiles à déprogrammer. Même en mode avion, certains smartphones continuent d'émettre des rayonnements car ils transmettent des données en arrière-plan jusqu'à plusieurs centaines de fois chaque heure.
— Plutôt que le mode avion incertain sur les appareils récents (moins de 2 ans), apprenez à activer et à désactiver les données mobiles dans les réglages. En gardant seulement le mode «voix», l'appareil peut recevoir un appel vocal. «Données mobiles» porte un nom différent selon les constructeurs, comme données cellulaires, connexion internet, partage de connexion, accès au réseau, hors-ligne, etc.
Les gadgets «antiondes»...
Différents gadgets «antiondes» sont commercialisés sur des stands de foire ou par internet. Ces produits existent sous la forme de pastilles à coller, d'objet à porter sur soi, à déposer dans nos intérieurs. Il existe aussi des clés USB. Ou encore des matières comme la shungite.
Quels que soient les termes employés, les vendeurs voudraient se persuader que leurs gadgets rendent les rayonnements inoffensifs. La majorité des vendeurs ignorent tout des processus physiologiques et de la physique des rayonnements. Leurs arguments sont trompeurs. Leurs gadgets n’ont pas prouvé leur efficacité.
Une preuve serait une publication dans une revue prestigieuse puis que des experts reconnus du domaine (des «tiers») valident le produit par une procédure en double aveugle. Cela ne s'est, à ma connaissance, jamais produit.
Il est impossible de transformer (de neutraliser, vitaliser, compenser, etc.) un champ électrique ou magnétique pour qu’il n’interagisse pas avec les éléments chargés électriquement, tels que les tissus humains. La communauté scientifique ne reconnaît l’existence d’une protection contre les rayonnements que si une atténuation mesurable et significative du champ est observée. Le reste n'est que croyances et placebo.
La méditation a des effets favorables chez certaines personnes. Mais elle ne peut pas tout. Vous espérez vous protéger contre les risques de la téléphonie mobile par la méditation? Je vous suggère d'abord de tester votre capacité à vous protéger d'une onde universelle: celle du soleil. À la plage, à la montagne, méditez durant l'été pour protéger une de vos épaules du soleil. Après un moment, comparez vos deux épaules. Si les deux ont la même couleur, autorisons-nous à conclure que vous n'êtes pas encore prêt à vous protéger des rayonnements en méditant.
Ces publications complèteront utilement votre savoir :
Références
1. BioInitiative Working Group, Sage C, Carpenter DO, editors. BioInitiative Report: A Rationale for a Biologically-based Public Exposure Standard for Electromagnetic Fields (ELF and RF) at www.bioinitiative.org, August 31, 2007.
2. BioInitiative Working Group, Sage C, Carpenter DO, editors. BioInitiative Report: A Rationale for a Biologically-based Public Exposure Standard for Electromagnetic Radiation at www.bioini- tiative.org, December 31, 2012.
3. Kundi M, Hutter HP. Mobile phone base stations —Effects on wellbeing and health. Pathophysiology 2009;16(2-3):123-35.
4. Molla-Djafari H, Witke J, Poinstingl G, Brezansky A, Hutter HP, et al. Leitfaden Senderbau -Vorsorgeprinzip bei Errichtung, Betrieb, Um- und Ausbau von ortsfesten Sendeanlagen. Wien (AT): Ärztinnen und Ärzte für eine gesunde Umwelt e.V. (Hrsg.), 2014 Oct. 2. Auflage, 42 p, Available at: www.aegu.net/pdf/Leitfaden.pdf.
5. Council of Europe - Parliamentary Assembly. The potential dangers of electromagnetic fields and their effect on the environment. Resolution, Doc.1815, Text adopted by the Standing Committee, acting on behalf of the Assembly, on 27 May 2011 [Internet]. Available at: http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-en.asp?fileid=17994&lang=en.
6. Fragopoulou A, Grigoriev Y, Johansson O, Margaritis LH, Morgan L, et al. Scientific panel on electromagnetic field health risks: consensus points, recommendations, and rationales. Environ Health 2010;25 (4):307-17.
7. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans. Non-Ionizing Radiation, Part 2: Radiofrequency Electromagnetic Fields. Lyon (FR): International Agency for Research on Cancer (IARC), 2013:480. IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, Vol 102. Available at: http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol102/.
8. Margaritis LH, Manta AK, Kokkaliaris KD, Schiza D, Alimisis K et al. Drosophila oogenesis as a bio-marker responding to EMF sources. Electromagn Biol Med 2014;33(3):165-89.
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